titre original | "Wild at Heart" |
année de production | 1990 |
réalisation | David Lynch |
scénario | David Lynch |
photographie | Frederick Elmes |
musique | Angelo Badalamenti |
interprétation | Nicolas Cage, Laura Dern, Willem Dafoe, Crispin Glover, Diane Ladd, Isabella Rossellini, Harry Dean Stanton, Grace Zabriskie, Freddie Jones, John Lurie, Jack Nance, Sheryl Lee |
récompense | Palme d'or au festival international du film de Cannes 1990 |
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
"Blue Velvet" rencontre "Twin Peaks" dans cette variation grinçante et sardonique sur le thème du couple de jeunes délinquants en cavale. Un festival d'images surréalisantes, des explosions de violence et des moments comiques également insolites, également dérangeants. Willem Dafoe, équipé d'une fascinante prothèse dentaire, incarne un monstre maléfique dans la lignée du Dennis Hopper de "Blue Velvet" et du Kenneth McMillan de "Dune".
La critique de Pierre
Grâce à une excellllente édition DVD, j'ai pu revoir "Sailor et Lula", film que je n'avais jamais vu dans de bonnes conditions (vidéo pourrie avec un doublage improbable).
"Sailor et Lula" m'avait toujours paru comme un des Lynch les plus faibles : personnages principaux idiots, intrigue faible, niaiseries à tous les étages, situations outrancières à la limite du ridicule et happy end pourrie. En plus, je trouvais malheureux que Lynch ait eu la Palme d'or pour ça, oblitérant ainsi ses vrais grands films beaucoup plus sombres, "Twin Peaks" et "Lost Highway".
Une fois revu dans de bonnes conditions, je dois réviser quelque peu mon jugement. Déjà, les deux personnages principaux, Sailor et Lula, ne sont qu'une facette du film qui en contient une multitude d'autres : il y a de nombreux seconds rôles à la "Blue Velvet", avec plein d'acteurs aux drôles de gueules comme les affectionne Lynch ; j'en retiens surtout deux : Harry Dean Stanton et le génial Willem Dafoe. On retrouve de nombreuses choses communes à tous les films de Lynch, notamment un jeu avec les codes classiques du film noir. La musique est vraiment réussie et la chanson de Chris Isaak crée un effet de folie. Cage est BON, pour peu qu'on accepte son interprétation outrancière. Visuellement, il y a de grands moments. Ça reste un peu naïf, mais la sauce prend par moments.
Bref, ça reste un Lynch mineur, mais c'est une parfaite entrée pour les néophytes.
Bonus amusant : une interview de Bertolucci, président du jury à Cannes, qui s'est battu pour donner la Palme à Lynch. Il a réussi à éviter la Palme à "Cyrano de Bergerac" en faisant attribuer à l'unanimité le prix d'interprétation à Depardieu. Merci, Bernardo !