titre original | "White Sands" |
année de production | 1992 |
réalisation | Roger Donaldson |
interprétation | Willem Dafoe, Mary Elizabeth Mastrantonio, Mickey Rourke, Samuel L. Jackson, M. Emmet Walsh, James Rebhorn, Fred Dalton Thompson, John P. Ryan |
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
L’un des seuls grand films noirs des années 90. Certes, Donaldson utilise un peu trop le steadicam, et la musique synthétique (mais utilisée avec retenue et discrétion) fait un peu années 80. Peu de scènes d’action (traitées sans aucun truc) et un scénario d’une très grande complexité finalement prétexte à cerner au mieux l’ambiguïté profonde des personnages.
"Sables mortels" brille aussi pour son incroyable casting : Dafoe (dans l’un de ses rares rôles entièrement positif) est parfait en homme intègre, Rourke est superbe en ordure charismatique et Samuel L. Jackson, toujours aussi féroce et brillant.
Comme dans les grandes réussites d’antan, les seconds rôles sont aussi remarquables : surprise et plaisir de retrouver (pour une seule scène) l’impressionnant Fred Dalton Thompson et le splendide John P. Ryan ("Runaway Train", "3 heures, l'heure du crime"), toujours saisissant en incarnation du mal ; M. Emmet Walsh est très drôle aussi en légiste pittoresque.
Les coups de théâtre pleuvent, les rebondissements, les révélations s’enchaînent avec une virtuosité narrative confondante, Donaldson ne prenant jamais le spectateur pour un idiot. La séquence étonnante où Rourke réunit Dafoe et Mastrantonio (sans qu’aucun ne sache vraiment l’identité de l’autre) est un sommet d’intelligence, de découpage et de finesse psychologique.
Que serait un film noir sans une femme fatale ? Là encore, le choix est étonnant et apparaît évident : vestale désabusée et meurtrie par les compromissions, Mary Elizabeth Mastrantonio n’a peut-être jamais été aussi belle, sensuelle et vulnérable ; ses scènes avec Dafoe lui donnent l’occasion de passer de la séduction à la sincérité, de l’assurance à l’évocation discrète de blessures enfouies ; elle est superbe.
Le meilleur Donaldson.