Ça s'essouffle !
titre original | "Rocky III" |
année de production | 1982 |
réalisation | Sylvester Stallone |
scénario | Sylvester Stallone |
photographie | Bill Butler |
musique | Bill Conti |
production | Irwin Winkler et Robert Chartoff |
interprétation | Sylvester Stallone, Talia Shire, Burt Young, Carl Weathers, Burgess Meredith, Mr. T, Hulk Hogan |
épisodes précédents | • "Rocky" de John G. Avildsen, 1976 |
• "Rocky II" de Sylvester Stallone, 1979 | |
épisodes suivants | • "Rocky IV" de Sylvester Stallone, 1985 |
• "Rocky V" de John G. Avildsen, 1990 | |
• "Rocky Balboa" de Sylvester Stallone, 2006 |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Après le succès attendu de la suite de "Rocky", Sylvester Stallone semble une nouvelle fois avoir du mal à exister dès qu'il n'enfile pas sa tenue de boxeur. "Les Faucons de la nuit" n'a pas marqué les foules et "À nous la victoire" (1981), où il côtoie une pléiade de stars, est réputé être le plus mauvais film de John Huston. Doutant sûrement de la pérennité de sa carrière en dehors du rôle qui l'a fait découvrir, Stallone n'a pas d'autre choix que de s'atteler à un troisième épisode pour rester commercialement crédible auprès des producteurs. "Rambo" qu'il tourne la même année n'est pas encore sorti sur les écrans.
Conscient qu'il ne pourra éternellement actionner les mêmes ficelles qui ont rendu les personnages du film sympathiques aux yeux du public, l'acteur, scénariste et réalisateur a l'intelligence de noircir quelque peu le propos tout en donnant davantage de place aux combats qui, dans ce troisième épisode, en constituent l'atout principal. Rocky Balboa devenu champion du monde tombe à son tour dans les pièges de la gloire et de l'argent facile qui avaient empêché Apollo Creed (Carl Weathers) de le battre lors de leur match revanche. Stallone, dont l'écriture est aussi fine que la silhouette de Rocky Balboa, est plus que souvent à la limite de la boursouflure.
On finirait par se lasser si n'était présent l'affreux challenger incarné par Mister T. après que Joe Frazier, puis Earnie Shavers aient été un temps envisagés, puis récusés pour le trop fort réalisme de leurs coups. C'est bien lui, futur Barracuda de la série télévisée "L'Agence tous risques", qui constitue la principale réussite du film avec la fameuse chanson "Eye of the Tiger" des Survivor, qui permettra à "Rocky 3" de réaliser son meilleur score au box-office en France.
Les recettes mondiales seront quant à elles presque divisées de moitié. La saga semble alors un peu à bout de souffle, et c'est l'avènement du personnage de John Rambo dans la foulée qui permettra à Sylvester Stallone de marcher sur ses deux jambes cinématographiques jusqu'à aujourd'hui.