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"Portrait d'une enfant déchue"

Le premier long métrage de Jerry Schatzberg

Portrait d'une enfant déchue - affiche

titre original "Puzzle of a Downfall Child"
année de production 1970
réalisation Jerry Schatzberg
scénario Adrien Joyce aka Carole Eastman
photographie Adam Holender
musique Michael Small
interprétation Faye Dunaway, Roy Scheider, Barry Primus

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

C'est long, froid, confus, ennuyeux, bref surfait. Heureusement, il y a Faye Dunaway, fragile et émouvante.

Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon

Portrait-puzzle d'une cover-girl et de sa dépression. L'envers de la mode par Jerry Schatzberg, photographe nourri dans le sérail. Un premier film plus que prometteur, mais ignoré aux États-Unis.

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

La très courte filmographie de Jerry Schatzberg, photographe de mode renommé des années 60, se résume globalement à une trilogie tournée sur une période de deux ans, qui lui amènera la consécration à Cannes en 1973 avec la Palme d’or pour "L'Épouvantail", road movie sur fond de misère sociale avec Al Pacino et Gene Hackman.

Pour son premier film, "Portrait d'une enfant déchue", il se tourne tout naturellement vers le milieu qu’il connaît le mieux, celui de la mode. Sur le ton très particulier d’une confession intime en vue d’un film documentaire dont il pourrait lui-même être l’auteur, il s’intéresse au parcours d’un mannequin célèbre passé rapidement de la gloire à la déchéance. Un parcours que doivent sans aucun doute affronter beaucoup de celles qui auront choisi d’accéder à la gloire en faisant de leur corps leur unique moyen d’expression et devenues les jouets d’affairistes qui n’ont pas plus d’attention pour elles que le maquignon vendant ses bêtes sur une place de marché.

Jerry Schatzberg a la bonne idée de confier le rôle de Lou Andreas Sand, inspiré de la vie d’Ann Saint Marie, à Faye Dunaway, qui est alors en pleine ascension après "Bonnie and Clyde" et "L’Affaire Thomas Crown". Ancienne conquête du réalisateur, l’actrice se livre complètement face à la caméra et parvient ainsi à rendre une vision très juste des tourments qui assaillent le jeune mannequin, sans doute occasionnés par une sexualité précoce qui l’a amenée à être abusée par un homme nettement plus âgé. Les craintes de Lou se mêlent à ses fantasmes qui finissent par l’éloigner progressivement de la réalité au point que l’on ne sait plus très bien distinguer le vrai du faux parmi ses souvenirs livrés sans retenue. Vite remplacée et plus maîtresse de son destin, elle termine son parcours dans un bungalow isolé d’une plage de la côte Ouest.

Schatzberg, qui connaît mieux que quiconque cet univers impitoyable, nous démontre de manière crue qu’il vaut mieux être parfaitement structurée et entourée pour se frayer un chemin sans heurt dans ce milieu fait par essence de strass et de paillettes.

Faye Dunaway, magnifiquement filmée, occupe tout l’écran, laissant peu de place à ses partenaires Barry Primus et Roy Scheider.

Bande-annonce modernisée de "Portrait d'une enfant déchue" © Dan McBride

Couverture du numéro de novembre 1971 de la revue Positif

Portrait d'une enfant déchue - générique