titre original | "Cinderella Liberty" |
année de production | 1973 |
réalisation | Mark Rydell |
scénario | Darryl Ponicsan, d'après son propre roman |
photographie | Vilmos Zsigmond |
musique | John Williams |
interprétation | James Caan, Marsha Mason, Eli Wallach, Burt Young |
Le titre original du film
Un Cinderella Liberty pass est l'autorisation de quitter librement la base navale à condition d'être rentré avant minuit, comme Cendrillon (Cinderella en anglais).
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Un kyste (très) mal placé va contraindre le marin John Baggs Jr. (James Caan dans son plus beau rôle avec "Le Flambeur") à faire escale dans la ville industrielle de Seattle. Des parcs d'attractions et leurs manèges imbéciles aux bars les plus glauques et les plus malfamés de la ville, Baggs erre, vagabonde - cherchant davantage à remplir le vide total de son existence qu'à satisfaire quelques sombres besoins sexuels.
Soudain, la lumière crue du jour est remplacée par des étoiles de couleurs transformant la ville grise en gigantesque juke-box. La splendeur de la photographie, signée par le légendaire Vilmos Zsigmond, raconte l'illusoire splendeur d’une Amérique, nation dissimulant derrière ses oripeaux flamboyants sa profonde misère. La rencontre avec l’entraîneuse Maggie (époustouflante Marsha Mason), lumineuse et souriante malgré les cicatrices de sa propre vie, provoque un questionnement existentiel chez un homme toujours attaché au monde de l'enfance, la musique jazzy de John Williams soulignant parfaitement l’immaturité du marin en goguette.
La transformation progressive de pur objet sexuel en mère au foyer de Maggie et la brutale apparition d'un double plus vieux et parfaitement grotesque (Eli Wallach, juste génial) plongent Baggs dans les tréfonds de l'introspection. Est-ce le moment pour lui de vieillir et de devenir adulte…
Un film admirable de Mark Rydell. Un classique alternatif des années 70.
NB : Spielberg aima tellement le film qu’il fera revenir John Baggs (toujours interprété par James Caan) lors d’une séquence de bagarre entre marins dans "1941"…
Darryl Ponicsan, l'homme qui écrivait sur les marins
La même année que "Permission d'aimer", l'adaptation cinématographique d'un autre roman de l'écrivain américain Darryl Ponicsan sort sur les écrans : "La Dernière Corvée". Tout comme dans le film de Mark Rydell, le personnage principal fait partie de la US Navy, la marine de guerre des États-Unis.
Ponicsan a lui-même servi dans la marine américaine, et ce, de 1962 à 1965, à bord notamment du USS Intrepid, porte-avions de classe Essex de l’United States Navy mis en service en 1943 qui participa à la Seconde Guerre mondiale dans le théâtre du Pacifique, ainsi qu'à la guerre du Viêtnam.
On notera que Ponicsan est l'auteur de plusieurs autres scénarios de films américains. Parmi eux, trois réalisations de Harold Becker au cours des années 80 ("Taps", "Crazy for You", "État de choc"), une de Martin Ritt ("Cinglée") et une de Sydney Pollack ("L'Ombre d'un soupçon"). Il s'agit d'adaptations de romans d'autres écrivains, et non de scénarios originaux.
Lieux de tournage de "Permission d'aimer" © Jesse Nickell
Seattle - 1973 vs 2017