Anthony Hopkins is Richard Nixon
titre original | "Nixon" |
année de production | 1995 |
réalisation | Oliver Stone |
scénario | Stephen J. Rivele, Christopher Wilkinson et Oliver Stone |
montage | Brian Berdan et Hank Corwin |
photographie | Robert Richardson |
musique | John Williams |
production | Oliver Stone, Clayton Townsend et Andrew G. Vajna |
interprétation | Anthony Hopkins, Joan Allen, Bob Hoskins, Ed Harris, Paul Sorvino, James Woods, Powers Boothe, Mary Steenburgen, Larry Hagman, David Paymer, Dan Hedaya, Saul Rubinek |
Un parfait chef-d'œuvre (la critique de Pierre)
Revu récemment ce chef-d'œuvre, le meilleur film d'Oliver Stone, un des tous meilleurs films des années 90, un très, très grand moment. Une œuvre universelle, une tragédie humaine, un grand film politique, une galerie de personnages étourdissante, une splendeur et une invention visuelles constantes, un jeu d'acteur (Anthony Hopkins) incroyable. Ce film est vraiment extraordinaire.
Tous les acteurs sont déments. Et il y en a plein. En plus, c'est amusant de voir à quel point Stone a réussi à les faire ressembler aux "originaux". On pourrait faire tout un photogramme de comparaison entre les personnages réels et leur version dans le film, pour prouver à quel point Stone joue super bien au politics casting. Donc, ils sont tous super : de Joan Allen (Pat Nixon) à James Woods, de Powers Boothe (général Haig) à Bob Hoskins (J. Edgar Hoover), en passant par E.G. Marshall (John Mitchell), J.T. Walsh, Larry "JR" Hagman, Ed Harris et bien sûr Paul Sorvino (Henry Kissinger), c'est une interprétation de très, très haute volée.
Et il y a la musique : discrète dans l'ensemble, mais dont les envolées sont justes grandioses (surtout lors de la réunion avec Mao ainsi qu'à la fin).
Surtout, c'est un film hyper émouvant, qui - au travers d'un destin hors du commun - parle de thèmes universels : le mensonge, la trahison, l'ambition, la solitude. Il y a de superbes memorable quotes, là-dedans :
- de Nixon dans son speech final : « Only when you've been in the deepest valley, can you ever know how magnificent it is on top of the highest mountain. »
- de Mao à Nixon : « The real war is in us. History is a symptom of our disease. »
- de Nixon au général Haig (Powers Boothe), qui lui demande de remettre ses fameuses bandes à la justice : « You can't break, my boy. Even though it's ended. You can't admit, even to yourself, when it's gone. Do you think those P.O.W.s in there did? Well, a man doesn't cry. I don't cry. You don't cry. You fight. »
Je cherche encore un quelconque défaut. En fait, y en a pas.
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
On ne peut contester les talents de metteur en scène et de scénariste d'Oliver Stone, mais son manque d'objectivité éclate dans cette biographie de Nixon qui se transforme en réquisitoire. De plus, on éprouve toujours une certaine gêne devant des contemporains dont le physique nous est bien connu et qu'interprète un acteur. Malgré tous ses efforts, Hopkins n'est pas Nixon. Stone affirme qu'il est « un dramaturge dont les films parlent de personnages plongés dans l'Histoire et confrontés à des événements importants. Mes personnages sont en crise... Ce sont eux qui me permettent de poser des questions sur l'histoire américaine. » Mais aussi d'y apporter des réponses fondées sur des a priori. Sans défendre ici Richard Nixon, qui fut loin d'être un saint, on peut déplorer le ton trop polémique de ce film, pamphlet plus qu'œuvre historique.
Oliver Stone et Robert Richardson
"Nixon" constitue la dixième et avant-dernière collaboration du réalisateur avec le chef-opérateur, après "Salvador" (le troisième long métrage de Stone), "Platoon", "Wall Street", "Conversations nocturnes", "Né un 4 juillet", "The Doors", "JFK", "Entre ciel et terre" et "Tueurs nés". Suivra "U Turn".
Les films de Oliver Stone © Faboolis