titre original | "Heaven & Earth" |
année de production | 1993 |
réalisation | Oliver Stone |
scénario | Oliver Stone, d'après les livres de Le Ly Hayslip et Jay Wurts |
montage | David Brenner et Sally Menke |
photographie | Robert Richardson |
musique | Kitarô |
production | A. Kitman Ho, Robert Kline, Arnon Milchan et Oliver Stone |
interprétation | Tommy Lee Jones, Joan Chen |
Le titre du film
Il s'inspire du titre des mémoires "When Heaven and Earth Changed Places" ("Entre le ciel et la terre" en français) de Le Ly Hayslip qui ont servi de base au scénario du film écrit par Oliver Stone lui-même.
Extrait de la chronique de Bertrand Tavernier du 3 avril 2019
Avec "Heaven & Earth" ("Entre ciel et terre", d’après l’autobiographie de l’héroïne, Le Ly Hayslip), Stone se lance de nouveaux défis : centrer son récit non plus autour d’un monde d’hommes mais sur un personnage féminin, une petite paysanne vietnamienne, Le Ly, que l’on va voir grandir durant toute cette guerre ce qui oblige à prendre un angle diamétralement opposé. Ce film est, à notre connaissance, le seul, qui donne le point de vue des Vietnamiens, décrivant la vie de l’héroïne, de sa famille (un frère part rejoindre les Viet Cong QUI SONT TOUT AUSSI DOGMATIQUES, L’UN D’EUX VIOLERA L’HÉROÏNE) et de son village durant toute la première partie (ce qui nous vaut des plans élégiaques, un montage calme). Une vie saccagée par la guerre, les violences commises par les deux camps, les bombardements, les attentats. Stone montre que si le jour le pays appartient aux Américains, la nuit ce sont les Nord Vietnamiens qui contrôlent la situation. On sent que la stratégie américaine est vouée à l’échec malgré ces irruptions tonitruantes, ces hélicoptères. "Entre ciel et terre" souffre durant la première moitié de ce que tout le monde s’exprime en anglais (diktat du studio). Dans la seconde partie, avec l’arrivée de Tommy Lee Jones, remarquable, tout s’arrange et plusieurs séquences sont très puissantes.
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Un grand sujet (assez périlleux pour l’industrie frileuse du cinéma américain) : la vie édifiante de Le Ly Hayslip. Existence dure d’une femme meurtrie par les guerres qui ravagèrent son magnifique pays.
Mais dès le générique, c’est la cata ! 7mn30 (oui, 7mn30 !!!) de mélange de musique pompière (bravo à Kitaro), de voix off exécrable et d’esthétique publicitaire. L’exotisme de pacotille, l’illustration risible du bonheur de l’enfance (l’héroïne debout sur un buffle d’eau ou grimpant aux arbres ?!), l’apparition en trois plans de mercenaires français de série B (violeurs et assassins)... On a même droit aux leçons bouddhistes du vieux sage Haing S. Ngor (inoubliable chez Joffé, mais peu convaincant ici...).
Le meeting des vietcongs (bien dialogué et interprété) est sabordé par plusieurs caméras qui parcourent en travellings latéraux une scène totalement statique. Nul.
Un parfait exemple de l’abattage en règle d’un grand sujet par un traitement désastreux. Un très mauvais film.
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Après "Platoon" et "Né un 4 juillet", voici le troisième volet du triptyque vietnamien de Stone en changeant d'éclairage, puisque cette fois, c'est le point de vue de l'indigène. L'histoire est authentique, mais le traitement cinématographique n'est guère exaltant.
Oliver Stone et Robert Richardson
"Entre ciel et terre" constitue la huitième collaboration du réalisateur avec le chef-opérateur, après "Salvador" (le troisième long métrage de Stone), "Platoon", "Wall Street", "Conversations nocturnes", "Né un 4 juillet", "The Doors" et "JFK". Suivront "Tueurs nés", "Nixon" et "U Turn".
Les films d'Oliver Stone © Faboolis