titre original | "The Misfits" |
année de production | 1961 |
réalisation | John Huston |
scénario | Arthur Miller |
photographie | Russell Metty |
musique | Alex North |
interprétation | Clark Gable, Marilyn Monroe, Montgomery Clift, Thelma Ritter, Eli Wallach |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
À sa sortie, le film fut mal accueilli en raison du scénario jugé trop littéraire d'Arthur Miller. Puis l'œuvre devint mythique, sorte de film maudit : Gable mort deux mois après la sortie du film, le suicide de Marilyn Monroe, la disparition de Clift... Les Misfits offraient un dénouement hustonien, un échec final collectif des acteurs-personnages. Le film n'est pas d'ailleurs sans qualités et la chasse aux mustangs est un grand moment de cinéma.
Critique extraite du Dictionnaire des films de Georges Sadoul
Le scénario original, écrit par Arthur Miller pour Marilyn, est d'abord le portrait intime de son ex-femme. La meilleure réussite de John Huston depuis 1950 démystifie les thèmes américains de la réussite et du western, et son amère confession a pris plus de sens encore après la mort (presque immédiate) de Clark Gable et le suicide de Marilyn Monroe.
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Hors caméra : un mariage à la dérive, une superstar toxicomane, une chaleur étouffante à Pyramid Lake et les plus grands photographes du monde.
Devant la caméra : une critique impitoyable de l'Amérique, de sa folie consumériste, de sa soif infantile de mythes et de sa dureté envers les 'misifts', inadaptés en pleine errance existentielle tels cette danseuse hypersensible, ce vieux cowboy pétri de contradictions et cet as du rodéo au visage cabossé. Autant de figures, de parangons que le Nouvel Hollywood allait approfondir une décennie plus tard, et dont les héros de cette œuvre mythique semblent être les parents directs.
La mise en scène de John Huston alterne avec brio les morceaux de bravoure surdécoupés (montés par George Tomasini) et les longs plans séquences sondant les âmes (la conversation téléphonique de Clift avec sa mère, la réconciliation des deux amants). La danse de Marilyn autour de l'arbre, l'indien muet et immobile au milieu de la rue, l'étoile finale : autant d'instants saisissants.
Lancinante partition jazzy d'Alex North et magnifique photo noir et blanc de Russell Metty.
Clift, Wallach (dans un rôle très ingrat) et Thelma Ritter sont formidables. Clark Gable, en super macho vieillissant mais réalisant brutalement la vacuité de son existence, y trouva certainement le rôle de sa vie. Désacralisée, perdue et éperdue, Marilyn Monroe est époustouflante.
L'un des films les plus vibrants de l'histoire du cinéma.
Citation dans la littérature française
Extraits du roman "La Fille de papier" de Guillaume Musso, 2010 :
• « Elle regarda à travers la vitre et n'en crut pas ses yeux. Le livre était là ! Ouvert sur un présentoir orné d'une étiquette « exemplaire unique », il cohabitait avec un recueil de poésies d'Emily Dickinson et une affiche du film Les Désaxés dédicacée par Marilyn Monroe. »
• « Oleg s'arrêta devant la vitrine de la petite librairie Kerouac & Co. Son regard fut attiré par l'affiche du film Les Désaxés autographiée par Marilyn Monroe. »