titre original | "The Matrix" |
année de production | 1999 |
réalisation | Lilly (ex Andy) Wachowski et Lana (ex Larry) Wachowski |
interprétation | Keanu Reeves, Laurence Fishburne, Carrie-Anne Moss, Hugo Weaving, Joe Pantoliano |
récompenses | • Oscar du meilleur son |
• Oscar du meilleur montage | |
• Oscar du meilleur montage sonore | |
• Oscar des meilleurs effets visuels | |
suites | • "Matrix Reloaded" de Lilly (ex Andy) Wachowski et Lana (ex Larry) Wachowski, 2003 |
• "Matrix Revolutions" de Lilly (ex Andy) Wachowski et Lana (ex Larry) Wachowski, 2003 | |
• "Matrix Resurrections" de Lana (ex Larry) Wachowski, 2021 |
La chronique de Gilles Penso
Citation du film dans la littérature française
« Agréablement ivre, il suivit sans même y penser le couloir vitré qui conduisait à sa chambre. La première chose qui le frappa, en entrant, fut le poster de Keanu Reeves. L'image était extraite de Matrix Revolutions, elle représentait Neo aveugle, le visage barré par un bandeau sanguinolent, errant dans un paysage d'apocalypse. C'était probablement symptomatique qu'il ait choisi cette image plutôt que l'une de celles, nombreuses, qui le représentaient accomplissant une prouesse d'arts martiaux. Il s'abattit sur le petit lit, terriblement étroit, il avait pourtant couché avec des nanas dans ce lit, enfin avec deux.
Matrix était sorti quelques jours avant le dix-huitième anniversaire de Paul ; il avait tout de suite été enthousiasmé. La même chose devait arriver à Cécile deux ans plus tard, avec le premier volet du Seigneur des anneaux. Beaucoup avaient considéré par la suite que ce premier volet de la trilogie Matrix était le seul réellement intéressant, par les innovations visuelles qu'il apportait, et qu'ensuite c'était un peu du réchauffé. Paul ne partageait pas ce point de vue, qui à ses yeux ne faisait pas assez de place à la construction scénaristique. Dans la plupart des trilogies, que ce soit Matrix ou le Seigneur des anneaux, il y a un fléchissement d'intérêt dans la deuxième partie, mais une reprise de l'intensité dramatique dans la troisième, c'est même dans le cas du Retour du Roi une apothéose ; et dans le cas de Matrix Revolutions, l'histoire d'amour entre Trinity et Neo, au départ un peu incongrue dans un film de nerds, finit par devenir réellement bouleversante, en grande partie grâce à l'interprétation des acteurs, c'est du moins ce qu'il avait pensé à l'époque, et qu'il pensait encore le lendemain à son réveil, ce matin du 25 décembre, presque vingt-cinq ans plus tard. » Extrait du roman "Anéantir" de Michel Houellebecq, 2022
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Le film vaut surtout pour ses effets spéciaux et ses combats, mais le scénario paraît bien naïf et souvent répétitif. Le succès du film n'en a pas moins été considérable : 1 778 279 entrées pour la première semaine en France.
Presque dix ans après, c'est toujours aussi bien ! (la critique de Pierre)
J'ai récemment eu la chance de découvrir un des meilleurs livres sur le cinéma que j'ai lus, à savoir "Les films de science-fiction" par Michael Chion, un vieil érudit, qui donne un point de vue simple et innovant sur plein de films qu'on aime. Le mec est vieux, mais c'est la première fois que je lis que l'âge d'or de la SF au cinéma n'est pas les années 50, mais les années 70/80. Bref, vous l'avez compris, ça m'a donné envie de réexplorer le genre. Je n'avais pas revu le premier épisode de trilogie "Matrix" depuis des années.
Le pitch : bon ben là, démerdez-vous. Déjà que c'est difficile à pitcher ; de toute façon, tout le monde l'a vu. Allez, hop, je passe.
Ça n'étonnera personne : j'ai trouvé ça dément. Je craignais que le film soit ringard aujourd'hui, à cause des suites, qui donne un nouveau regard sur l'ensemble, à cause des multiples pillages, à cause des années... Franchement ? Désolé, mais non, c'est toujours aussi bien. C'est la densité du film qui m'a frappé : toutes les scènes ou presque sont mémorables. Et d'ailleurs, tout le monde se rappelle de tout : la première scène où Trinity dégomme tout le monde, le réveil de Neo dans le monde réel, son combat de ouf avec Fishburne dans le dojo ("Morpheus is fighting Neo"), la scène de gunfight wooesque dans le hall de l'immeuble, la diction de l'agent Smith (franchement un super personnage), le look verdâtre de la matrice. Pour moi, ça n'a pas pris une ride.
Le seul truc qui met peu mal à l'aise, c'est quand on pense à Columbine. À l'époque, le film avait choqué certains parce que Neo et Trinity n'hésitent pas à buter des innocents pour faire aboutir leur cause (dans le film, cela s'explique parce que chaque humain est potentiellement un agent). À revoir la scène de gunfight aujourd'hui, on est obligé de voir que les jeunes abrutis de Columbine ont sans doute vu et aimé "Matrix". Cela étant, si ça peut mettre mal à l'aise, il est évidemment impossible d'imputer ça au film.
Cette digression mise à part et pour revenir à mon intro, c'est quand même une date dans l'histoire de la SF au cinéma. Peut-être pas LA date, mais, comme "Blade Runner" en son temps, c'est un jalon important. Dans le genre, y a-t-il eu un autre film aussi marquant depuis ?

Photographies réalisées en 2009 pour les 20 ans du magazine britannique Empire





Le logo Warner Bros. détourné pour "Matrix"
Le logo Warner Bros. est mis aux couleurs du film et apparaît alors d'une couleur verte, caractéristique de la fameuse Matrice. Par rapport au logo standard, il s'agit donc juste d'une coloration, mais qui a le mérite de plonger le spectateur dans l'ambiance du film dès les premières images.
Le générique de "Matrix" conçu par Greenberg/Schluter