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"Major Dundee"

Major Dundee - affiche

titre original "Major Dundee"
année de production 1965
réalisation Sam Peckinpah
scénario Harry Julian Fink, Oscar Saul et Sam Peckinpah
photographie Sam Leavitt
musique Daniele Amfitheatrof
interprétation Charlton Heston, Richard Harris, Jim Hutton, James Coburn, Warren Oates, Ben Johnson

Le titre du film

Major Dundee est le nom du personnage principal du film interprété par Charlton Heston.

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Bien que mutilé par la Columbia, un western qui se hausse au niveau de "Vera Cruz", qui envisageait aussi les années 1864-1865 au Mexique. Une cascade de haines anime le film : haine des sudistes pour les Noirs, des nordistes pour les Apaches, des Mexicains pour les Français... Comme toujours chez Peckinpah, c'est la violence qui est le ressort essentiel du film.

Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon

Massacré, mutilé par le producteur Jerry Bressler, ce western contient quelques beaux restes où l'on sent la patte de Sam Peckinpah.

Un film lourdement amputé

Un record de coupures fut imposé par la production : des 278 minutes (4h38) originellement gardées par Peckinpah, le film est passé, avec son accord, à 156 min (par suppression de scènes jugées trop "gore", et des séquences d'action au ralenti), puis à 136 min, encore réduites à 123 min après la désastreuse première représentation. Parmi les scènes perdues (plus de 10), la fin telle que la voulait Sam Peckinpah. Et un total de 122 minutes coupées. Une version restaurée d'une durée de 136 minutes sortira en 2005.

Extrait de la chronique de Bertrand Tavernier du 9 novembre 2005

Sony vient de restaurer et de ressortir aux USA "Major Dundee" (1965) de Sam Peckinpah. Ils ont retrouvé et incorporé 12 minutes, à savoir ce qui avait été coupé après la seconde projection. Les coupes, plus abondantes, qui avaient été effectuées après la première projection test ont pratiquement disparu : ne subsistent que quelques rushes muets que l’on peut voir dans les bonus, notamment le premier plan de la légendaire séquence d’ouverture montrant le massacre de 135 soldats américains par les Indiens, durant la nuit d’Halloween. Ce qui a été restauré améliore le film, diminue certains défauts, éclaire des manquements. On sait enfin ce qui arrive au Scout Indien dont Charlton Heston questionne la loyauté pendant tout le film et souligne la remarquable ambition de ce western qui voulait faire exploser le genre. Durant cette expédition suicide, les frontières entre Bien et Mal s’estompent. Tout le monde est en guerre contre tout le monde : les soldats contre les Indiens (et chez les Indiens ceux qui sont soumis contre les rebelles), les sudistes contre les nordistes, les prisonniers contre le reste du régiment, les Noirs contre les Blancs, les Mexicains contre les Français (et les juaristes contre les autres Mexicains), les soldats et les Américains contre les Français qui se battent aussi contre les Indiens. Et Charlton Heston contre le reste du monde !!!
Mais les faiblesses persistent : progression chaotique (normal, disent ses défenseurs, c’est un film sur le chaos !), personnages mal développés ou abandonnés : la situation des Noirs, par exemple, ne donne lieu qu’à une seule scène et une réplique. Faiblesses dues certainement au re-montage mais aussi à l’indifférence de Peckinpah pour certains éléments narratifs. Et aussi aux bouleversements qu’il fit subir au script durant le tournage (Senta Berger déclare que son rôle, absent du scénario original, fut écrit sur le plateau avec Peckinpah). Le scénario original était, paraît-il, tout aussi mal construit durant le dernier tiers. Quand démarra la réalisation, il n’était pas terminé et les auteurs, pour aller vite, empruntèrent certaines séquences à "Lawrence D’Arabie".
Le point positif de cette nouvelle version est la musique. Celle de Daniele Amphiteatroff avait été imposée à Peckinpah par le producteur Jerry Bresler qui voulait édulcorer le film : des flopées de violons inondaient les scènes, des airs martiaux étaient plaqués sur des séquences sombres, pessimistes. La nouvelle partition inspirée par les déclarations de Peckinpah améliore le film. Les deux musiques sont disponibles, sans que l’on puisse passer de l’une à l’autre. Mais Je me demande finalement si ce n’est pas Aldrich qui a réussi, sur ce même genre de sujet, l’œuvre rêvée par Peckinpah avec le splendide "Fureur Apache" (1972 – "Ulzana’s Raid"), meilleur western des années 70. Un film qui est tenu de bout en bout.

Blu-ray Arrow Video de "Major Dundee" © Tony Stella

Major Dundee - générique

Couverture de l'ouvrage collectif "Sam Peckinpah"
éditions Capricci, 2015