titre original | "M Butterfly" |
année de production | 1993 |
réalisation | David Cronenberg |
scénario | David Henry Hwang, d'après sa propre pièce |
photographie | Peter Suschitzky |
musique | Howard Shore |
interprétation | Jeremy Irons, John Lone |
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
Plus encore que pour "Le festin nu", le sujet pouvait sembler idéal pour David Cronenberg, ce spécialiste des faux semblants et des anomalies psycho-anatomiques. En fait, le film est peut-être le moins original, le moins inspiré de son auteur. En adaptant sa pièce, David Henry Hwang en sacrifie impitoyablement l'intéressante stylisation sur l'autel du réalisme cinématographique, détruisant ainsi tout ce qui la rendait fascinante. Une mise en scène compassée, presque académique, renchérit dans le même sens. On ne retrouve vraiment Cronenberg que dans les deux séquences finales - celle du fourgon cellulaire, et la très étrange scène de la prison. Jeremy Irons traverse le film avec un air égaré et douloureux ; on le serait à moins.