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"Loin de la terre brûlée"

Loin de la terre brûlée - affiche

titre original "The Burning Plain"
année de production 2008
réalisation Guillermo Arriaga
scénario Guillermo Arriaga
interprétation Charlize Theron, Kim Basinger, Jennifer Lawrence
 
récompense Prix Marcello-Mastroianni pour Jennifer Lawrence à la Mostra de Venise 2008

La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains

Premier film de Guillermo Arriaga, "Loin de la terre brûlée" souffre d’arriver après "Amours chiennes", "21 grammes" et "Babel". *

Quelques belles scènes (la tentative de suicide de Charlize Theron, la culpabilité de Kim Basinger), mais un récit attendu dont la poésie semble absente. Les sauts dans le temps apparaissent plus mécaniques et moins étonnants que dans les films d’Iñárritu. Comparaison inévitable et toujours en la défaveur d’Arriaga. Les thèmes traités sont profonds (culpabilité, rédemption), mais il manque au film une émotion, une vibration.

Mise en scène professionnelle mais conventionnelle. En fait, trop prosaïque.

Les interprétations sont estimables, et c’est la toute jeune Jennifer Lawrence qui impressionne le plus dans un rôle complexe.

Imparfait, mais, dans la médiocre production américaine récente, un film plus qu’estimable.

* il en a été le scénariste pour Alejandro G. Iñárritu

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

Guillermo Arriaga est le scénariste attitré d’Alejandro G. Iñárritu. On pouvait logiquement s’attendre, pour la réalisation de "Loin de la terre brûlée", qu’il recourt au mode de narration en poupées russes qui a fait le succès du réalisateur mexicain. Effectivement, Arriaga fait se superposer trois histoires parallèles qui finissent par se rejoindre.

Arriaga découpe encore plus son propos qu’Innaritu car, à chaque plan, il emmène le spectateur d’un thème à l’autre. Procédé assez désarçonnant de prime abord, mais dont le grand mérite est de créer un suspense qui n’existerait sans doute pas si les trois récits se succédaient. Il permet en sus de dégager la même force émotionnelle sur chacun des destins qui nous est narré. C’est assurément l’une des grandes trouvailles scénaristiques de ces dix dernières années. On peut y être totalement réfractaire, l’exercice étant périlleux s’il n’est pas manié par un expert. Ici, Arriaga imbrique le destin de deux familles sur deux générations avec celui d’une même femme à deux âges différents de sa vie. L’histoire est pathétique et nous aide à mieux comprendre les brisures qui handicapent pour toujours certains êtres.

Charlize Theron, habituée aux rôles extrêmes, fournit une fois de plus une prestation troublante de vérité. Mais la surprise vient plutôt de Kim Basinger, qui l’âge venant, est capable de transmettre une véritable émotion au spectateur, venant sans doute de la fragilité intérieure que laisse deviner le visage encore magnifique de cet ancien sex-symbol des années 90.

Assurément un film qui fait réfléchir et qui touche là où se joue souvent le destin de chacun d’entre nous : l’adolescence. Un film très prometteur qui n’aura malheureusement pas de suite, l’activité de Guillermo Arriaga ayant considérablement ralenti.

Loin de la terre brûlée - générique