titre original | "The Mothman Prophecies" |
année de production | 2002 |
réalisation | Mark Pellington |
photographie | Fred Murphy |
interprétation | Richard Gere, Laura Linney |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
La vie au-delà de la mort, les prémonitions, tels sont les thèmes explorés par Mark Pellington, qui avait déjà abordé le domaine de l'étrange avec le très réussi "Arlington Road" quatre ans plus tôt. Ici, avec "La Prophétie des ombres", et sous l'influence des réussites commerciales de Night Shyalaman, il s'enfonce plus en avant dans l'ésotérisme.
La prémonition n'est pas un thème rebattu au cinéma, quoique quelquefois approché sur le mode thriller dans le très moyennement réussi "Les Yeux de Laura Mars" d'Irvin Kershner en 1978, ou dans le tout aussi mineur "Blink" de Michael Apted en 1994. Audacieux, Mark Pellington tente autre chose, que l'on aurait bien du mal à classer de façon catégorique dans un genre précis, car c'est aussi de la difficulté à surmonter la disparition de l'être aimé dont il est question.
Richard Gere, regard ténébreux ou absent selon les moments, montre ici les limites de son jeu toujours un peu outrancier dans le pathos, sans doute accentué par un évident refus de vieillir à l'écran qu’il partage avec Robert Redford, son alter ego des années 1960.
La mise en place des phénomènes paranormaux par Pellington dans "La Prophétie des ombres" rappelle à certains instants "Simple mortel", un bijou ignoré du cinéma fantastique français réalisé par Pierre Jolivet en 1991. À croire que la recette concoctée par Mark Pellington n'était pas si mauvaise, car deux ans après, sur un thème approchant, Geoffrey Sax, avec "La Voix des morts", développait de manière plus convaincante et passionnante l'hypothèse que les morts puissent communiquer avec les vivants.