« Though nothing can bring back the hour
Of splendour in the grass, of glory in the flower ;
We will grieve not, rather find
Strength in what remains behind »
titre original | "Splendor in the Grass" |
année de production | 1961 |
réalisation | Elia Kazan |
scénario | William Inge |
photographie | Boris Kaufman |
musique | David Amram |
interprétation | Natalie Wood, Pat Hingle, Barbara Loden, Warren Beatty, William Inge (non crédité) |
récompense | Oscar du meilleur scénario original |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Comme dans chacun de ses films, Elia Kazan poursuit avec "La Fièvre dans le sang" (pas si mauvais que ça, le titre français !) la longue quête, passionnée et angoissée, de son pays d'accueil, les États-Unis. "Splendor in the Grass (magnifique titre original, hommage au poète Wordsworth), dont le scénario est dû au grand écrivain William Inge, est situé avec précision dans le temps (1929, pour le plus clair de son action) et dans l'espace (une bourgade du Kansas). Prolongeant "À l'est d'Eden" dans l'exposition des méfaits du puritanisme hérité des Pères fondateurs, "La Fièvre dans le sang" montre aussi un pays en crise, dont le système des valeurs (capitalisme, foi dans le travail récompensé par les dollars, toute-puissance de la figure paternelle) est en train de vaciller. L'état de "crise" est en outre la caractéristique des personnages de ce film exacerbé et fébrile, où des êtres, ébranlés par des pressions antagonistes, plongent, s'en sortent (Deanie, Bud) ou sombrent définitivement (Ace, Ginny). Kazan est attentif aux élans vitaux ou destructeurs de ceux qu'il met en scène, privilégiant les sensations, les sentiments, les pulsions, les cris, les rires, les pleurs, qui font d'un bloc de chair, de sang et d'eau un être authentiquement humain et vivant. Natalie Wood et Warren Beatty sont resplendissants de jeunesse mais, à travers eux, Kazan nous montre qu'il n'est pas toujours facile d'avoir vingt ans, surtout quand la société pèse lourd sur vos épaules.
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
À travers l'histoire d'amour contrarié de deux adolescents, un Elia Kazan lyrique, passionné et flamboyant continue la fresque américaine commencée dans "Le Fleuve sauvage".