She taught him everything she knew - about passion and murder.
titre original | "Body Heat" |
année de production | 1981 |
réalisation | Lawrence Kasdan |
scénario | Lawrence Kasdan |
musique | John Barry |
interprétation | William Hurt, Kathleen Turner, Richard Crenna, Mickey Rourke |
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
Du cinéma référentiel (le film noir, et plus particulièrement "Le facteur sonne toujours deux fois" et "Assurance sur la mort") qui se contente de dépoussiérer - non sans habileté - les conventions du genre et de les mettre au goût du jour. L'absence de tout contexte, conscient ou non, accentue le côté exercice de style, que compensent des acteurs très physiques et bien dirigés par Lawrence Kasdan.
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
On attribue souvent à Lawrence Kasdan le renouveau du film noir à l’aube des années 1980. Il faut reconnaître qu’avec cet opus réalisé de main de maître, Kasdan frappe un grand coup, puisant directement son inspiration dans "Assurance sur la mort", le film de Billy Wilder, créateur du genre en 1944. On retrouve les mêmes thématiques actualisées.
Kathleen Turner est, si c’est possible, encore plus machiavélique que Barbara Stanwyck, jamais aucun remord ne semblant lui traverser l’esprit. Comme pour Fred MacMurray qui est pris dans la toile de l’araignée dès qu’il entre dans la maison de la vénéneuse (Stanwyck exsudant toute sa sexualité lors de son apparition en haut de l’escalier comme pour mieux examiner sa future proie), William Hurt est englué dans la nasse dès le premier verre, et c’est quasiment hypnotisé qu’il suit l’objet de son malheur chez elle pour admirer ses mobiles. Il est amusant de voir que c’est en affirmant d’entrée qu’il ne se passera rien entre eux, tout en lui laissant espérer le contraire, que la belle Kathleen amorce et ferre le poisson. S’ensuit tout un stratagème qui conduit le pauvre Hurt sous une emprise totale. Quand il commencera à dégriser, ce sera pour regarder le piège se refermer sur lui.
Film qui en dit long sur la sexualité de l’homme et sur son incommensurable faiblesse devant le sexe opposé quand celui-ci veut en abuser, "La Fièvre au corps" aura redonné une seconde jeunesse à un genre un peu perdu de vue à l’aube des années 1950. Très belle prestation des acteurs, avec une apparition furtive de Mickey Rourke qui, deux ans plus tard, aurait certainement tenu le premier rôle.
Lawrence Kasdan et William Hurt
"La Fièvre au corps" est la première collaboration du réalisateur avec l'acteur, qui jouera par la suite dans "Les Copains d'abord", "Voyageur malgré lui" et "Je t'aime à te tuer".