titre original | "Youth Without Youth" |
année de production | 2007 |
réalisateur | Francis Ford Coppola |
scénario | Francis Ford Coppola |
photographie | Mihai Malaimare Jr. |
musique | Osvaldo Golijov |
montage | Walter Murch |
interprétation | Tim Roth |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Fini les grandes fresques comme la saga du "Parrain" ou les films épiques comme "Apocalypse Now". À l’approche de ses 70 ans et après une période de vaches maigres, Coppola choisit d’aborder des thèmes plus existentiels comme le temps qui passe ou les origines de l’homme. Son film un peu inabouti soulève plein de questions.
La foudre, telle une volonté divine, s’abat sur ce vieil homme inquiet de ne pas pouvoir finir l’œuvre de sa vie : retrouver les origines de l’homme à travers l’étude de ses langages les plus primitifs. Un rajeunissement soudain lui donne une nouvelle chance de poursuivre son étude tout en attisant la convoitise des nazis dont on sait qu’ils étaient friands d’expériences sur le sujet. Passée cette période trouble, il trouvera un sosie de sa fiancée de jeunesse, elle aussi frappée par la foudre. Ce choc donnera à la jeune fille la possibilité de remonter par catalepsie dans le temps et d’y lire les langages les plus primitifs. Cette faculté soudaine n’est pas sans prix, et elle fait le chemin à l’envers de son amoureux en vieillissant prématurément. On approche alors de la fin du film. Et si tout ceci n’était qu’un rêve ?
Ce film bizarre et parfois compliqué possède malgré tout un charme envoûtant, renforcé par les cadrages de Coppola parfois à la limite de l’expressionnisme, et par le jeu très habité de Tim Roth pas mécontent de retrouver ici l’occasion de sortir des seconds rôles. L’utilisation de bleus saturés contribue à l’impression d’étrangeté. Au final, ce film de la maturité de l’ex-trublion d’Hollywood s’avère une bonne surprise ou plutôt un bon cru, pour rester dans le domaine viticole cher au réalisateur.
La critique de Bertrand Mathieux