titre original | "Hell Is for Heroes" |
année de production | 1962 |
réalisation | Don Siegel |
scénario | Robert Pirosh et Richard Carr |
photographie | Harold Lipstein |
musique | Leonard Rosenman |
production | Henry Blanke |
interprétation | Steve McQueen, James Coburn, Bob Newhart |
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Noir et blanc expressionniste, unité de lieu, pauvreté des moyens et ennemi quasi invisible.
La guerre n’est plus un spectacle. Les hommes ne sont plus des héros, mais des animaux suants, rongés par la peur et rampant dans la crasse. Siegel annonçant le désespoir de "Croix de fer".
Reese (Steve McQueen, glaçant) est une brute murée dans sa haine, ‘héros’ antipathique d’un combat douteux. La production imposa à Siegel une scène de comédie grotesque avec Bob Newhart, mais le cri de James Coburn, lorsqu’il brûle vivant un soldat allemand, traduit parfaitement l’horreur de l’ensemble.
Le carnage final, épiphénomène violent d’une situation qui perdure, clôture de manière nihiliste cette magistrale série B.
Comme "Attaque" (Robert Aldrich, 1956), autre classique des origines du Nouvel Hollywood, "L'enfer est pour les héros" est un réquisitoire en règle. Un cri de dégoût mémorable.
Auto-référence
Dans "L'Évadé d'Alcatraz" du même Siegel (1979), les détenus regardent "L'enfer est pour les héros".
Référence dans la littérature française
Le film est cité par Martin Winckler dans son recueil de récits autobiographiques "Légendes" (2002) : « En évoquant La Grande Évasion, je pense immédiatement aux autres films que Steve McQueen a interprétés au cours des années soixante - aux Sept Mercenaires, bien sûr (les westerns auront leur chapitre...), mais aussi à des productions moins connues ou moins présentes dans l'imaginaire collectif, en particulier à L'enfer est pour les héros, pas-si-petit film de guerre de Don Siegel, en noir et blanc, que j'ai vu avec (ou sur les conseils de) mon cousin Jacky et qui m'a durablement impressionné par sa noirceur et son désespoir. »