titre original | "The Merry Gentleman" |
année de production | 2008 |
réalisation | Michael Keaton |
scénario | Ron Lazzeretti |
interprétation | Michael Keaton, Kelly Macdonald |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Les films mis en scène par des acteurs confirmés sont souvent intéressants, faute d’être toujours pleinement aboutis, "La Nuit du chasseur" (1955) de Charles Laughton étant le meilleur exemple d’un travail unique de réalisateur devenu un chef-d’œuvre.
Michael Keaton s’est retrouvé derrière la caméra suite à la défection de Ron Lazzeretti, le producteur et scénariste du projet. "Killing Gentleman" offre un mélange assez innovant et réussi entre film noir et drame romantique. Un homme en tue un autre à l’aide d’un fusil à lunettes posté sur le toit d’un immeuble. Juste après, alors qu’il semble songer à se suicider en sautant du parapet, il est surpris par Kate (Kelly Macdonald), employée de bureau qui lui sauve la vie par accident. Le tueur, c’est Frank Logan (Michael Keaton), homme solitaire transformé en justicier anonyme qui, en attendant de se décider à passer de l’autre côté du miroir, a choisi de régler quelques comptes. Dès lors, Frank Logan va chercher à entrer en contact avec Kate, elle-même approchée par un des policiers en charge de l’enquête.
À partir des éléments de base de cette intrigue toujours entretenue mais jamais réellement approfondie, Michael Keaton nous dresse le portrait touchant de trois êtres solitaires qui cherchent maladroitement à diminuer le poids de leur détresse. Malgré une enquête, on l’a dit, un peu laissée en jachère, le mystère distillé grâce au jeu très juste des acteurs suffit à notre bonheur.
Michael Keaton réussit donc son examen de passage avec ce film sans doute imparfait mais au ton très personnel, qui aurait certainement mérité de revoir l’élève réalisateur derrière la caméra sur d’autres projets. La confidentialité du film, sorti directement en DVD, a sans doute dissuadé Keaton de s’embarquer dans une nouvelle aventure.