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"Keep on Keepin' On"

Keep on Keepin' On - affiche

titre original "Keep on Keepin' On"
année de production 2014
réalisation Alan Hicks
scénario Alan Hicks et Davis Coombe
montage Davis Coombe
photographie Adam Hart
musique Justin Kauflin
production Paula DuPré Pesmen et Quincy Jones

Extrait de la chronique de Bertrand Tavernier du 17 septembre 2015

Cet émouvant documentaire qui nous parle de transmission, d'éducation, d'amour pourrait se définir comme l'anti "Whiplash". C'est aussi un acte de gratitude de la part de Quincy Jones, producteur du film, envers Clark Terry qui fut son premier professeur, le premier à croire en son talent et qui rejoignit son orchestre après avoir quitté Ellington. "Keep on Keepin' On" entrecroise trois motifs : une évocation de la carrière de Clark Terry, trompettiste virtuose et chaleureux, à la sonorité si reconnaissable (on l’entend littéralement rire dans "Such Sweet Thunder"), la description de l’amitié qui le lie à Justin Kauflin, un jeune musicien aveugle de 23 ans qu’il soutient depuis des années, le forçant à s’exprimer dans un style plus personnel, à oublier ses influences, ce qu’il a appris et qui parfois le paralyse. Les scènes entre les deux hommes sont souvent extrêmement émouvantes au point de paraître presque scénarisées. Mais l’émotion est là, si forte quand on voit Terry après une opération qui continue à chanter en scat des lignes musicales que Kauflin reproduit au piano, s’arrêtant sur la moindre erreur, la moindre note mal comprise, recommander son protégé à Quincy Jones. C'est Kauflin qui composera les thèmes et la musique du film. Et enfin, le réalisateur Al Hicks insiste sur l’importance de la transmission, du partage chez Terry, sur sa générosité ce qui en fait une personnalité exceptionnelle. Sa ténacité, son courage sont sidérants et le voir continuer à penser musique alors qu’il est sous perfusion est une extraordinaire leçon de vie.