The Town Without A Frown
titre original | "Happy, Texas" |
année de production | 1999 |
réalisation | Mark Illsley |
scénario | Mark Illsley, Ed Stone et Phil Reeves |
photographie | Bruce Douglas Johnson |
interprétation | Jeremy Northam, Steve Zahn, William H. Macy |
récompense | Prix spécial du jury pour Steve Zahn au festival du film de Sundance 1999 |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
"Happy, Texas" réalisé par Mark Illsley, inconnu au bataillon qui émerge pour un court instant du métier d’assistant, est une comédie indépendante typiquement américaine qui s’avère, derrière quelques lourdeurs, tout à fait sympathique et touchante.
En effet, le jeu de Steve Zahn, conjugué à celui de Jeremy Northam, s’avère dans un premier temps assez peu digeste. Ce couple de prisonniers en cavale débarquant dans une bourgade texane (Happy Texas), s’apprêtant à participer à un concours de spectacle de danse pour petites filles et se faisant passer pour un couple de coachs homosexuels dont ils ont volé le camping-car, est franchement improbable. Il faut que le spectateur, d’abord sceptique, parvienne à surmonter une mise en bouche brinquebalante, pour ensuite déguster les portraits touchants que livre Mark Illsley de la population locale.
Josephine McClintock dite « Joe » (Ally Walker), la directrice de la petite banque locale, qui voit en Steve (Jeremy Northam) un confident, puis un possible amoureux. Doorine Schaefer (Illieana Douglas), la responsable un peu coincée du ballet, dont les sens endormis vont se réveiller brutalement au contact de l’électrique David (Steve Zahn). Et surtout l’inénarrable William H. Macy en flic consciencieux et affable, qui profite de la présence du suave Steve pour faire un coming out maladroit et romantique.
Pour décrire "Happy, Texas" en termes animaliers, on pourrait dire que l’éléphant s’agitant dans un magasin de porcelaine se transforme miraculeusement en flamant rose. Sans doute la magie qui opère assez souvent quand les Américains décident de réaliser des comédies rurales, dont ils sont presque les seuls à connaître si bien la recette. De nos jours, on regroupe ce genre de films sous le vocable de feel good movies. Ceux qui font chaud au cœur et donnent envie de s’incruster sur la pellicule.
Quant à William H. Macy, on ne répétera sans doute jamais assez qu’il est un grand acteur, alors dans sa période faste juste après sa mise sur orbite orchestrée par deux frères natifs du Minnesota, qui ont eu la bonne idée de l’inclure dans un de leurs films trois ans plus tôt. Le lecteur de cette critique sera sans aucun doute capable de deviner seul de quel film il s'agit.