titre original | "Gran Torino" |
année de production | 2008 |
réalisation | Clint Eastwood |
scénario | Nick Schenk |
photographie | Tom Stern |
musique | Kyle Eastwood et Michael Stevens |
montage | Joel Cox |
interprétation | Clint Eastwood, Bee Vang |
récompense | César du meilleur film étranger en 2010 |
Le titre du film
Il s'agit du nom du modèle de la voiture du personnage interprété par Clint Eastwood. Il s'agit de l'une des versions de la Ford Torino, un modèle produit par le constructeur automobile américain Ford pour le marché nord-américain entre 1968 et 1976 et dont le nom vient de la ville de Turin en Italie (Torino en italien).
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Clint Eastwood reprend du service comme acteur dans ce film insolite sur un homme vieillissant, sorte de réflexion sur lui-même et sur son œuvre. La conclusion surprend, mais le pouvoir de fascination est toujours là.
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Clint Eatswood retrouve avec "Gran Torino" le style introspectif et nostalgique qui lui a valu ses meilleures réussites comme "Honkytonk Man", "Bronco Billy" ou "Breezy". Devant nous, ce sont tous ses rôles qui défilent par-delà le regard métallique de celui qui fut tour à tour le cavalier solitaire dans les films de Sergio Leone ou le Callahan de Don Siegel. Il a beau faire le vieux ronchon, cracher du sang, ou avoir la démarche un peu tremblotante, le bonhomme paraît toujours indestructible.
Après avoir enterré sa femme, l’ancien ouvrier de chez Ford se retrouve seul dans son quartier devenu cosmopolite et commence à faire le bilan de sa vie. Ses deux fils l’évitant avec politesse, Walt Kowalski doit sans doute se dire que celui-ci n’est pas très flatteur. Cela ne contribue pas à rendre son humeur plus joyeuse, jusqu’au jour où il va croiser la route de son voisin, jeune Vietnamien qui représente tout ce qu’il a combattu dans sa vie notamment comme jeune appelé pendant la guerre de Corée.
Sous la contrainte de sa solitude, le vieux rustre va commencer à prendre la route à rebours avant que la maladie ne l’emporte. Ainsi, il va apprendre la tolérance et la compassion. Grâce à ce jeune homme et à sa sœur, il va pouvoir se soulager du poids de sa vie (une tuerie gratuite commise en Corée). Par un acte sacrificiel, tel le Travis Bickle (Robert De Niro dans "Taxi Driver") de Martin Scorsese, il retrouve la paix intérieure.
Film magnifique qui montre qu’à 78 ans, on peut encore tenir les premiers rôles devant et derrière la caméra. Chapeau bas, Monsieur Eastwood !
La critique de Pierre
Je me rappelle, quand "Impitoyable" était sorti, c'était le film crépusculaire de Clint, l'explication de toute son œuvre passée. Je voyais le film comme un chef-d'œuvre testamentaire.
Sauf que depuis, la filmographie de Clint a carrément DOUBLÉ de volume. Avec Ridley Scott, Clint a été l'un des réalisateurs les plus productifs des années 2000, ce qui, vu son âge, est juste hallucinant.
En revanche, s'agissant de la qualité des films, je suis un peu réservé : "Créance de sang", "Mystic River", "Million Dollar Baby", tout ça, pour moi, c'était bof bof.
Jusqu'à "L'Échange", sans doute une des plus grandes œuvres de Clint toutes périodes confondues. Franchement, je ne voyais pas comment "Gran Torino", sorti 3 mois après "L'Échange", pourrait tenir la distance. Surtout avec une histoire qui, a priori, joue sur la corde sensible avec facilité (le vieux méchant qui a en fait un cœur gros comme ça).
J'avais tort : "Gran Torino" est magnifique à tous les points de vue. Il y a tous les anciens rôles de Clint dedans : Josey Wales, Harry Callahan ("L'inspecteur Harry"), Thomas Highway ("Le maître de guerre"), William Munny ("Impitoyable"), ils sont tous là, réunis en Walt Kowalski, la dernière incarnation d'Eastwood à l'écran.
Le film passe en un clin d'œil. On rit, on pleure, on est happé par l'histoire. C'est une réussite à tous les niveaux.
Pour moi, l'enchaînement "L'Échange"-"Gran Torino" est un des plus beaux doublés de l'histoire du cinéma, rien de moins. En deux mots : WA-OU.