titre original | "Fade to Black" |
année de production | 1980 |
réalisation | Vernon Zimmerman |
scénario | Vernon Zimmerman |
interprétation | Dennis Christopher, Mickey Rourke |
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Un jeune schizophrène décide de faire le vide autour de lui en supprimant les irritants qui l’entourent. Pour chaque meurtre, Eric se grime en personnages célèbres du septième art. Car le meurtrier est cinéphile…
Dénonciation impitoyable des mirages du cinéma et de la confusion possible entre la réalité et sa représentation, "Fondu au noir" s’enfonce dans les méandres sordides des loosers. Ceux qui, à force d’échecs et d’humiliations, sombrent dans la démence. Les icônes d’Eric sont les psychopathes de l’écran : Richard Widmark dans "Le Carrefour de la mort" (Henry Hathaway, 1947), James Cagney dans "White Heat" (Raoul Walsh, 1949) ou Christopher Lee dans "Dracula"...
Le film côtoie souvent le fantastique et reste perpétuellement dérangeant. Telle cette scène de vraie horreur où le tueur, déguisé en Dracula, égorge une prostituée dans la nuit colorée de L.A. Étrange apparition, aussi, de Mickey Rourke en jeune voyou… On pense, par moment, au remarquable "Martin" de Romero, mais le film fonctionne parfaitement comme entité propre.
Slasher movie, entre parodie et sérieux, "Fondu au noir" est une œuvre bizarre, rarement drôle, mais toujours passionnante. Un vrai film culte.
La chronique de Gilles Penso