titre original | "Martin" |
année de production | 1977 |
réalisation | George A. Romero |
scénario | George A. Romero |
photographie | Michael Gornick |
interprétation | John Amplas, Tom Savini, George A. Romero |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
L'anti-Dracula. Le vampire n'est pas ici un être surnaturel mais un malade, confiné par la bêtise de la société dans son mal. Un film en grisaille, d'un ton inhabituel dans le genre.
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Film devenu culte de George Romero à cause de sa rareté et de sa place à part dans l’œuvre du maître. Le vieux George délaisse ses bons vieux morts-vivants pour s’attaquer cette fois-ci au mythe du vampire qu’il entreprend de désacraliser.
Finis les châteaux hantés et les belles blondes à la remorque du Dracula de la Hammer ou d’Universal. Ici, le vampirisme est plutôt présenté comme une maladie orpheline frappant certains membres d’une famille. Le vampire est donc un jeune homme des seventies cheveux longs et allure d’adolescent éternel, que sa terrible particularité a muré dans le mutisme. Son asociabilité liée à son lourd secret a progressivement engendré une déviance qui le pousse à violer ses victimes en même temps qu’il les vide de leur sang.
C’est le malheur de ce jeune homme qui nous est livré in situ par Romero, qui développe une réflexion sur le traitement de la différence dans nos sociétés modernes. A cet effet, le cousin de Martin engoncé dans l’idée qu’il se fait du vampire est le meilleur exemple de l’intolérance envers ceux qui ne sont pas comme les autres. Martin finira malgré tout avec un pieu dans le cœur comme le veut la tradition.
Beau film, issu d’une époque où l’on pouvait encore produire un long métrage sans vedette ou moyens dispendieux.
Présentation de "Martin" par Jean-Baptiste Thoret au Centre des arts d'Enghien-les-Bains
dans le cadre du cycle "Ciné Seventies" en 2012-2013
La chronique de Gilles Penso