titre original | "The Perfect Storm" |
année de production | 2000 |
réalisation | Wolfgang Petersen |
photographie | John Seale |
musique | James Horner |
interprétation | George Clooney, Mark Wahlberg, Diane Lane, John C. Reilly, Karen Allen, Mary Elizabeth Mastrantonio, Michael Ironside |
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Navet exécrable.
Une bande d’imbéciles (avec un George Clooney barbu pensant sûrement qu’il s’agit d’un rôle à Oscar…) décide de combattre la tempête du siècle en mettant en péril leurs vies dans le seul et unique but de ramener un gros paquet de fric à la maison ! Évidemment, ils meurent tous sans avoir déclenché la moindre compassion chez le spectateur…
Petersen, en pénible tâcheron, nous refait le vieux coup de la première heure d’exposition avec des marins sales, bagarreurs, buveurs, et des pauvres femmes plus ou moins victime de l’égoïsme masculin. Pauvre Diane Lane…
La tempête du titre occupe l’insupportable dernière partie avec une interminable avalanche d’eau numérique, des sacrifices héroïques et même un requin en caoutchouc.
La ligne rouge est cependant franchie avec le personnage (totalement gratuit) de Mary Elizabeth Mastrantonio ! Petersen choisit de masculiniser l’actrice (blasphème impardonnable) en lui faisant porter, notamment, une affreuse casquette. Comme Maria Schell en son temps, elle occupe la dernière partie en pleurant, pleurant et pleurant (ce qu’elle fait, par ailleurs, très bien) ; son éloge funèbre final, long et indigeste, finit même par créer une sorte de malaise. Ce sera son dernier rôle au cinéma avant un arrêt de presque 15 ans ! En espérant qu’il existe, pour les mauvais cinéastes coupables d’avoir ridiculisé de magnifiques actrices, un enfer douloureux et suffocant !!!
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
George Clooney est, en 2000, la star qui monte. La série "Urgences", où il interprète le très sexy docteur Douglas Ross, l'a propulsé assez brutalement en haut de l'affiche en 1994, alors que jusque-là il courait désespérément le cachet, se contentant d'apparitions dans des séries comme "Arabesque", "Rick Hunter" ou dans des nanars aux titres impossibles comme "Le retour des tomates tueuses".
De son côté, Wolfgang Petersen est un réalisateur allemand monté à Hollywood comme son compatriote Roland Emmerich pour servir de faire-valoir à des stars viriles dans des films d'action sans grandes nuances. Pour "En pleine tempête", Petersen est son propre producteur.
Adapté d'un livre à succès de Sebastian Junger, lui-même inspiré de faits réels s'étant produits au large de Gloucester en 1991 lors de la tempête d'Halloween, le film vise à marier film catastrophe et mise en valeur du beau George en marin sans peur qui mène son équipage vaillamment à travers les éléments déchaînés.
Le procédé a été maintes fois utilisé tout au long de l'histoire d'Hollywood, il n'a donc rien de surprenant. On peut seulement déplorer qu'aucun des clichés habituels du film catastrophe ne nous soit épargné. Les renversements de situation sont tous téléphonés, la crédibilité est absente du début à la fin, la psychologie des personnages tient dans un dé à coudre, mais le plus grave reste que Clooney est aussi crédible en marin pêcheur que Lee Marvin ou John Wayne l'auraient été en ballerine. Il faut donc beaucoup d'indulgence pour ne pas décrocher, d'autant que les effets spéciaux sont eux aussi assez peu crédibles. Heureusement, de temps à autre, la très troublante Diane Lane nous réjouit à l'idée de rentrer au port.
S'il n'a pas été un triomphe, le film est quand même largement rentré dans ses frais. Clooney, très avisé, a rapidement compris que ce n'était pas pour lui la direction à suivre. Derrière, il est vite retourné auprès de Steven Soderbergh qui, dans "Ocean's eleven", lui a confié un rôle de brigand de haut vol bien plus dans ses cordes. Enfin, il est passé à la réalisation, où son ambition artistique et ses engagements politiques se sont encore davantage affirmés.
Pour un bon film de tempête, faites plutôt confiance à Peter Weir et admirez son remarquable "Master and Commander", où Russell Crowe tient plus fermement la barre.