titre original | "In Cold Blood" |
année de production | 1967 |
réalisation | Richard Brooks |
scénario | Richard Brooks, d'après le livre éponyme de Truman Capote (1966) |
photographie | Conrad L. Hall |
musique | Quincy Jones |
interprétation | Robert Blake, Scott Wilson |
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
Richard Brooks dissèque magistralement un fait divers dérangeant. D'après le célèbre livre de fiction documentaire de Truman Capote. Magnifique photo en noir et blanc de Conrad Hall.
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
En 1967, Richard Brooks commence à vieillir. Il ne propose plus de solutions toutes faites, comme dans "Graine de violence" par exemple, mais s'interroge sans comprendre. C'est moins réconfortant, mais combien plus réaliste ! S'appuyant sur une enquête menée avec une grande rigueur par l'écrivain Truman Capote pendant les cinq années et demie qui séparèrent l'exécution d'un quadruple crime et celle de ses deux auteurs, Brooks a réalisé un film d'une extrême froideur, sans l'ombre d'un espoir. Dix ans plus tôt, il nous aurait dit : "Ces deux gosses ont des excuses ; c'est la société qui les a générés qui doit être guérie" ; ou : "La peine de mort est aussi cruelle qu'inutile." En 1967, Brooks ne dit plus rien, il donne à voir. Et ce qu'il donne à voir est d'autant plus difficile à supporter que le film est d'un réalisme absolu. À titre d'exemple, la scène de l'agression et du meurtre des Clutter fut tournée dans leur propre ferme. Autre moment particulièrement pénible : la pendaison dont aucun détail ne nous est épargné. Judicieusement tourné en noir et blanc, "De sang-froid", film constat sans vedettes, sans concessions, sans joie, est le reflet d'une Amérique angoissante et angoissée qui donne froid dans le dos.
La critique de Bertrand Mathieux