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"Procès de singe"

Procès de singe - affiche

titre original "Inherit the Wind"
année de production 1960
réalisation Stanley Kramer
scénario Nedrick Young (sous le nom de Nathan E. Douglas) et Harold Jacob Smith, d'après la pièce de Jerome Lawrence et Robert E. Lee
photographie Ernest Laszlo
musique Ernest Gold
production Stanley Kramer
interprétation Spencer Tracy, Fredric March, Gene Kelly, Dick York, Donna Anderson, Harry Morgan, Claude Akins
 
récompenses • Ours d'argent du meilleur acteur pour Fredric March au festival de Berlin 1960
• Prix du meilleur long métrage destiné à la jeunesse pour Stanley Kramer au festival de Berlin

Le titre du film

Le titre français fait référence au procès Scopes, plus connu sous le nom de procès du singe (Scopes Monkey Trial), qui eut lieu aux États-Unis en 1925 et qui opposa les fondamentalistes chrétiens, défendus par le procureur et homme politique William Jennings Bryan, aux libéraux défendus par l'avocat Clarence Darrow.

Le titre original, lui, fait référence au verset 29 du chapitre 11 du livre des Proverbes, l'un des cinq livres poétiques de l'Ancien Testament, cité dans le film par le personnage interprété par Fredric March : « He that troubleth his own house shall inherit the wind. »

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

On voudrait pouvoir dire du bien d'un tel film, mais la démonstration de Kramer est d'une lourdeur qui décourage les meilleurs volontés.

Extrait de la chronique no 2 du 19 mai 2005 de Bertrand Tavernier

[...] un certain nombre de salles et surtout de musées du Sud et du Sud-Ouest des USA (le Musée de la Science et de l'Histoire de Fort Worth) refusent de montrer les documentaires qui font allusion à la théorie de l'évolution, voire qui citent le nom de Darwin. Bonne occasion de voir un film trop méconnu en France et dont le propos devient hélas d'une brûlante actualité : "Procès de singe" (1960 – "Inherit the Wind"), qui retrace le procès que firent certaines congrégations religieuses à un professeur qui avait osé étudier en classe les théories évolutionnistes. Ce procès opposa deux des plus célèbres avocats de l'époque, Clarence Darrow (joué avec une théâtralité exigée par le personnage par Fredric March) et William Jennings Bryan (formidable Spencer Tracy). La mise en scène est, comme souvent chez Stanley Kramer, ultra classique et Gene Kelly est mal distribué, mais le film, s'appuyant sur un beau scénario de Nedrick Young (scénariste black listé qui signe, comme dans "La Chaîne" en 1958 – d'un pseudonyme : Nathan E Douglas) et Harold Jacob Smith (qui écrivit l'intéressant "The River's Edge" – 1957 et la navrante adaptation de "Typee, Enchanted Island" – 1958, deux réalisations d'Allan Dwan), est soutenu, porté par une force de conviction qui fait défaut à beaucoup de films américains actuels. Certains passages devraient être montrés dans les écoles dans les débats autour de la liberté de conscience, de la laïcité. [...]

Un scénariste victime du maccarthysme

Le scénariste et acteur Nedrick Young, cité à comparaître devant la Commission sur les activités non-américaines, invoqua le 5e amendement pour refuser de dire s'il était communiste. La Warner ne renouvela pas son contrat. Le réalisateur Stanley Kramer lui permit de retravailler en l'employant comme coscénariste pour "La Chaîne". C'est sous le pseudonyme de Nathan E. Douglas qu'il fut crédité et c'est sous ce nom d'emprunt qu'il vint chercher son Oscar du meilleur scénario original. C'est sous ce même nom d'emprunt qu'il fut crédité pour le scénario de "Procès de singe". En 1993, sa veuve demanda que soit rétabli son nom dans les nominations et les récompenses aux Oscars et obtint satisfaction.

Procès de singe - générique