Menu Fermer

"Le chat connaît l'assassin"

Le chat connaît l'assassin - affiche

titre original "The Late Show"
année de production 1977
réalisation Robert Benton
scénario Robert Benton
production Robert Altman
interprétation Art Carney, Lily Tomlin
récompenses • Ours d'argent de la meilleure actrice pour Lily Tomlin au festival de Berlin 1977
Prix Edgar Allan Poe pour Robert Benton

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Un bon film, bien ficelé, bien joué par Art Carney (qui triompha dans "Harry et Tonto") et Lily Tomlin ("Nashville").

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

Robert Benton est un réalisateur-scénariste peu prolifique avec à son actif seulement onze films en quarante ans. Dans le genre, il n'y a guère que le lunaire Terrence Malick qui soit plus parcimonieux de son talent.

Pour son deuxième film en 1977, il choisit d'emboîter le pas à Robert Altman (producteur du film) qui, quatre ans plus tôt, avait chahuté la mythologie du détective au chapeau mou avec son film "Le Privé", en offrant aux exégètes du genre un Elliott Gould plus proche de la beat generation que de son ancêtre dans le rôle, Humphrey Bogart. Robert Benton enfonce le clou en brisant complètement l’image de séducteur généralement attachée au privé et encore conservée par Altman pour "Le Privé". En donnant le rôle à Art Carney, Benton marque une rupture nette, renforcée par le port d’un sonotone aggravé d’une patte folle et d’un ulcère à l’estomac.

Il réussit malgré tout à installer son privé dans les canons du genre, démontrant ainsi qu’au-delà du héros ce sont les artefacts qui en constituent l’essence même. L’intrigue inextricable, la déambulation urbaine et la faune atypique rencontrée au fil de l’enquête, tels sont les fondements du genre, semble nous confirmer Benton. La démonstration est parfaitement réussie et Art Carney peut prendre sa place, toute particulière, au côté des figures tutélaires d’un genre initié par le grand Humphrey Bogart . L’hommage au parrain du genre est par ailleurs clairement affiché avec le portrait de Bogie au-dessus de Ira et Margo (ses deux comparses) dans le restaurant où ils échangent sur l’enquête.

Fortement handicapé, Carney se voit affublé par Benton de la loufoque Lily Tomlin, qui s’avère être le pendant idéal du vieux loup solitaire obligé de reprendre du service quand son vieux copain (joué par un Howard Duff en bout de course) choisit de venir mourir dans ses bras. L’âge certain de Ira et les tourments physiques qui l’assaillent permettent à Benton d’instiller un humour différent de celui pratiqué par les Marlowe ou Harper, généralement teinté d’allusions sexuelles à peine voilées.

Pour continuer de bousculer le genre, Benton donnera un parfum de romance à la conclusion de son film pour récompenser son héros malmené, d’un repos du guerrier bien mérité. Un régal.

Le chat connaît l'assassin - générique