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"Inchon"

Inchon - affiche

titre original "Inchon"
année de production 1981
réalisation Terence Young
photographie Bruce Surtees
musique Jerry Goldsmith
interprétation Laurence Olivier, Jacqueline Bisset, Ben Gazzara, David Janssen, Richard Roundtree

Le titre du film

Il s'agit du nom d'une bataille décisive de la guerre de Corée, également appelée "Opération Chromite", qui a commencé le 15 septembre 1950 et a fini autour du 28 septembre, et qui mit fin à une série de victoires de l'Armée populaire de Corée.

La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains

Admirable Saint Graal du film de propagande anti-rouge, "Inchon" est un immense classique !

Grâce soit rendue à Sun Myung Moon, le fondateur milliardaire de la secte de l'Église de l'Unification, pour avoir produit ce magnifique chef-d’œuvre. Hésitant un moment entre Jésus Christ et Elvis, le prêtre fou préféra comme héros divin… le général MacArthur !? Et on peut lui dire merci !!!

Après un générique (d’anthologie) sorti d’un bon vieux film de série B anti-bolchévique, le spectateur comprend très vite que les cocos sont tous des assassins psychopathes. Ils pillent, violent et tuent d’adorables sud-coréens. Même Jacqueline Bisset fuit au volant de sa voiture, (probablement) persuadée que ses charmes spectaculaires ne suffiront pas à satisfaire la horde de barbares assoiffés de sang…

Et Dieu dans tout ça ? Eh bien, il va frapper et sauver ce peuple innocent en écrasant la racaille excrémentielle adepte de la faucille et du marteau. Dieu, c’est donc le général Douglas MacArthur. Ou plutôt, c’est Laurence Olivier, vieillard cacochyme sortit du méthanal et maquillé comme un cadavre qu’on expose avant sa mise en bière. Le reste : une succession d’intrigues sentimentales soporifiques, une mise en scène hideuse (comme souvent chez Young) et une interprétation inexcusable. Ben Gazzara, visiblement sous sédatif, parcoure cette horreur en pensant à son chèque, Bisset est aussi bien que dans "Le Jour de la fin du monde" (un œil avisé notera qu’elle a aussi le même brushing) et David Janssen (faisant le lien entre "Inchon" et "Les Bérets verts") préfère mourir pendant le tournage que de voir le film terminé. Olivier livre la pire performance de sa carrière et s’avère ridicule et grotesque là où Peck avait su faire ressentir la grandeur et la noblesse du militaire dans "MacArthur", quatre ans plus tôt.

Les graves problèmes rencontrés lors de la production (typhon destructeur, maladie d’Olivier, mort de Janssen…) rendent encore plus bancale cette grande fresque épique. Le film mettra 4 ans avant de sortir en salle. Inédit en VHS et DVD, "Inchon" rafla la mise aux Oscars de la Honte (Golden Raspberry Awards aka Razzie Awards) : pire film, pire réalisateur, pire acteur principal, pire scénario.

Ronald Reagan, selon la légende, aurait vu le film à la Maison blanche et aurait apprécié la vision que donnent les auteurs de la guerre de Corée… et des combattants communistes.

Une œuvre de référence.