All that glitters is not gold.
titre original | "Velvet Goldmine" |
année de production | 1998 |
réalisation | Todd Haynes |
scénario | Todd Haynes |
photographie | Maryse Alberti |
musique | Carter Burwell et Craig Wedren |
production | Christine Vachon |
interprétation | Ewan McGregor, Jonathan Rhys Meyers, Christian Bale, Toni Collette, Brian Molko |
Le titre du film
Il s'agit du nom d'une chanson de David Bowie enregistrée en 1971 et sortie en 1975.
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Todd Haynes, réalisateur militant de la cause homosexuelle, propose, avec "Velvet Goldmine", le film musical de référence sur le courant glam rock qui a illuminé, principalement en Europe, une partie des seventies (de 1971 à 1976). Courant paradoxal proposant tout à la fois un retour à des sons plus dépouillés et brutaux en réaction au rock progressif des Genesis, King Crimson ou Pink Floyd qui tiennent le haut du pavé depuis la fin des sixties, et une extravagance vestimentaire complètement débridée surfant sur l'androgynie affichée de ses chanteurs emblématiques comme David Bowie ou Marc Bolan.
L'intrigue, assez ténue, est vaguement basée sur l'enquête d'un ancien fan (Christian Bale) chargé par son journal de suivre la piste de Brian Slade, une ex-star du glam disparue de la circulation depuis son faux suicide alors qu'il était au sommet de sa gloire.
À partir des témoignages des proches de la star (petite amie, producteurs...), Todd Haynes opère un retour dans cette époque complètement folle, dernier soubresaut inventif du rock avant qu'il ne soit emporté par la vague disco elle-même recouverte par la très courte mais violente réaction anti-système du mouvement punk qui ouvrira la porte au recyclage formaté qui sévit depuis lors dans le ciel musical hormis le passage de la météorite grunge désintégrée le jour même de la mort de son héros, Kurt Cobain.
Sans fil directeur bien précis, Todd Haynes qui, un court temps, laisse entrevoir une pure fiction, se lance dans une hagiographie certes parfois brillante mais souvent brouillonne et surtout dépourvue d'un réel intérêt musical, hormis une superbe reprise de "20th Century Boy" du groupe de rock anglais T. Rex (1973) par Brian Molko, le chanteur charismatique de Placebo.
Pour un hommage où planent les ombres tutélaires de Marc Bolan, David Bowie, Iggy Pop, Brian Ferry ou Lou Reed, les fans auraient souhaité entendre les musiques originales, et non pas des compositions qui, aussi méritoires soient-elles, ne pourront pas réellement nous transporter dans l'époque. Haynes a sans doute commis l'erreur de sacrifier la musique au délire visuel. C'est un fan de glam rock qui vous parle.
Le magnifique Blu-ray édité par Carlotta en 2014 rend parfaitement hommage à ce film essentiellement visuel.
Le générique du film