titre original | "The Tree of Life" |
année de production | 2011 |
réalisation | Terrence Malick |
scénario | Terrence Malick |
photographie | Emmanuel Lubezki |
musique | Alexandre Desplat |
interprétation | Brad Pitt, Sean Penn, Jessica Chastain, Tye Sheridan |
récompense | Palme d'or au festival international du film de Cannes 2011 |
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Palme d’or polémique. Film-monument inclassable à l’ambition démesurée. Mais aussi grand film malade… Le génie du cinéaste reste intact dans la description, superbe et subtile, des petit bourgeois de la middle class américaine des années 50.
Reconstitution magistrale de Jack Fisk que l’on devine autobiographique pour Terrence Malick. Splendeur des mouvements de caméra, refus de la dramaturgie traditionnelle. Mythification de la femme qui reste, pour Malick le chrétien, l’incarnation rêvée de la bonté, de la beauté et de la grâce, Jessica Chastain ("Zero Dark Thirty", "A Most Violent Year", "Seul sur Mars", "Crimson Peak") s’imposant comme la véritable révélation du film. Brad Pitt - en père frustré, autoritaire et injuste - est admirable.
Élans lyriques typique du maître : les diurnes "Barricades mystérieuses" de François Couperin, la beauté bouleversante de l’ode à la Moldau du tchèque Bedřich Smetana, le déchirant lamento du polonais Zbigniew Preisner. Autant de moments d’un romantisme et d’un lyrisme absolus sans commune mesure dans le cinéma américain actuel.
Mais Malick s’évertue à dépasser l’humain (celui qu’il capture toujours avec une sensibilité et une intelligence remarquables) pour se lancer dans une grande réflexion métaphysique. Rendre palpable la présence de Dieu dans le quotidien familial, le cinéaste y parvient sans difficulté. Mais le Big Bang, les dinosaures numériques (représentant, peut-être, l’apparition première de la conscience humaine) et la réconciliation collective dans un Eden clean sorti tout droit d’une publicité New Age… Si on loue l’ambition, le génie de la mise en scène, on reste un peu de marbre devant la naïveté béate narrant l’agencement de la vie et de l’univers.
Photo éblouissante d’Emmanuel Lubezki.