titre original | "Red Sparrow" |
année de production | 2018 |
réalisation | Francis Lawrence |
scénario | Justin Haythe |
musique | James Newton Howard |
interprétation | Jennifer Lawrence, Joel Edgerton, Matthias Schoenaerts, Charlotte Rampling, Mary-Louise Parker, Joely Richardson, Jeremy Irons, Ciarán Hinds |
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Une durée excessive (140 mn) pour un produit qui ne répond que très peu aux cahiers des charges des blockbusters traditionnels. Violence abusive (scènes de torture atroces, tentatives de viol, meurtres sanglants) et sexe omniprésent (avec une scène de nu frontal voulue par Jennifer Lawrence elle-même). L'intrigue est dense, très complexe, et la chute finale, d'une étonnante originalité.
La distribution, remarquable, fait la part belle aux acteurs, Charlotte Rampling et Jeremy Irons trouvant enfin des rôles à leurs mesures. On notera l'apparition réjouissante de Mary-Louise Parker et la stupéfiante création de Matthias Schoenaerts en double répugnant de Vladimir Poutine !
Le travail sur les cadrages est constant, et le film est parsemé de flottements oniriques avec des séquences qui semblent être rêvées (l'agression dans le sauna, la dernière scène très énigmatique). Le fantôme d'Herrmann apparaît ça et là à travers la partition en demi-teinte de James Newton Howard, et Joel Edgerton est une fois plus étonnant en espion triste et résigné.
Le passage brutal dans une école de formation fascisante n'a (à la connaissance de l'auteur de ces lignes) aucun équivalent dans le cinéma américain actuel.
Lawrence-cinéaste transcende par sa maîtrise des outils cinématographiques Lawrence la femme-star, le réalisateur dévoilant la magnifique actrice tour à tour vulnérable, sensuelle, fatale et profondément marquée par la mort.
Une production déroutante destinée à devenir culte.
La critique de Bertrand Mathieux