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"Promenade avec l'amour et la mort"

Promenade avec l'amour et la mort - affiche

titre original "A Walk with Love and Death"
année de production 1969
réalisation John Huston
scénario Dale Wasserman, d'après le roman éponyme de Hans Koningsberger (1961)
photographie Edward Scaife
musique Georges Delerue
production Carter DeHaven et John Huston
interprétation Anjelica Huston, Assi Dayan, Anthony Higgins, John Hallam, Michael Gough, John Huston

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Une brillante et lyrique évocation de la guerre de Cent Ans. Huston dénonce les fanatismes politiques et religieux, exaltant l'amour de deux êtres jeunes qui refusent les contraintes de leur temps et ne trouvent que la mort. Un Huston injustement méconnu.

Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon

L'un des films les plus justes, les plus sensibles sur le Moyen Âge. Un vibrant plaidoyer contre l'intolérance. John Huston dirige pour la première fois sa fille Anjelica Huston. Costumes de Leonor Fini.
"Promenade avec l'amour et la mort", cette déchirante et sereine méditation sur la liberté et l'amour, est à la fois une des rares approches historiques du Moyen Âge qui évitent tous les clichés hollywoodiens et une œuvre portée, inspirée par Mai 1968 beaucoup plus que les pseudo films contestataires sur les révoltes dans les campus.

Extrait de la chronique du 21 décembre 2006 de Bertrand Tavernier

Jacques Le Goff le considère comme l’un des plus beaux films sur le Moyen Âge, l’un des plus justes aussi. Cette histoire d’amour lyrique, passionnée entre un jeune étudiant qui quitte Paris en plein hiver (« l’encre gelait encore dans les encriers ») et la très jeune fille d’un seigneur dans une France ravagée par la guerre, la misère, les épidémies, donne lieu à une évocation âpre, qui paraît extrêmement réaliste, de la guerre de Cent Ans. On assiste à des quantités d’affrontements. Tout le monde se bat contre tout le monde sauf les Anglais et les Français : soldats contre les gens du peuple, mercenaires contre les pillards et les villageois, seigneurs contre les paysans sans oublier tous les clans religieux qui s’étripent et s’excommunient… Le ton fait penser à Bunuel (on sait que Huston admirait passionnément "Nazarín"). Certains moments sont des sommets de l’œuvre de Huston : Assaf Dayan découvrant que la personne qu’il a tuée est un très jeune garçon et marchant en titubant, hébété, dans la rivière ; Anjelica Huston envahie par une peur panique qui balaie sa fausse assurance et qu’elle avoue brusquement en se serrant contre le jeune homme.

Extrait de la chronique du 29 janvier 2021 de Bertrand Tavernier

"Promenade avec l'amour et la mort" revu pour la douzième fois me bouleverse toujours autant. Huston filme un monde déchiré par la violence, la haine notamment des femmes, les préjugés les plus féroces, préjugés de classe et préjugés religieux (le film compte une galerie conséquente d'ecclésiastiques odieux, bornés et effroyablement misogynes) avec une infinie et terrible douceur.

John Huston et Anjelica Huston

Avant "Promenade avec l'amour et la mort", le réalisateur avait en réalité déjà fait tourner sa fille deux fois, mais elle n'avait pas été créditée pour ses participations dans "Casino Royale" et "Davey des grands chemins". Par la suite, elle jouera dans "L'Honneur des Prizzi" (grâce auquel elle décrochera l'Oscar de la meilleure actrice) et "Les Gens de Dublin", les deux derniers longs métrages de son père.

Sur le tournage de "Promenade avec l'amour et la mort"

John Huston et Anjelica Huston
Promenade avec l'amour et la mort - photo de tournage
Anjelica Huston © Eve Arnold
Promenade avec l'amour et la mort - photo de tournage
John Huston et Anjelica Huston