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"On achève bien les chevaux"

On achève bien les chevaux - affiche

titre original "They Shoot Horses, Don't They?"
année de production 1969
réalisation Sydney Pollack
scénario James Poe et Robert E. Thompson, d'après le roman de Horace McCoy
photographie Philip H. Lathrop
musique Johnny Green
production Robert Chartoff et Irwin Winkler
interprétation Jane Fonda, Michael Sarrazin, Susannah York, Gig Young, Bruce Dern
 
récompense Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour Gig Young

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Pour les Romains, il fallait au peuple du pain et du cirque. Pour les laissés pour compte de l'Amérique, il n'est plus d'autre solution que de "faire le cirque" pour un peu de pain. Choqué par le scandale des marathons de danse où l'on donnait en pâture au public les souffrances inhumaines de couples d'épaves, Horace McCoy écrivit un beau roman qui servit de base trente-cinq ans plus tard à un film d'une puissante intensité dramatique, l'un des meilleurs de son réalisateur, Sydney Pollack. Réellement inspiré par le livre, Pollack lui trouva un excellent équivalent cinématographique, talentueux mais assez sec. Optant pour l'unité de lieu, le réalisateur choisit de circonscrire l'action (sur la piste de danse et dans les vestiaires), créant une pénible mais nécessaire sensation d'étouffement. Il enrichit ensuite le roman lui apportant un aspect métaphorique intéressant (le cheval qui galope dans la plaine avant de s'abattre dans les herbes, le soleil rouge derrière la porte entrouverte, le derby qui symbolise l'Amérique de la Dépression tournant en rond, désorienté). Enfin, il réussit pleinement à rendre l'exténuement qui vide les personnages de leur énergie vitale : habits plaqués au corps par la sueur, corps cassés en deux, traits tirés, mâchoires crispées, danseurs dormant sur le dos de leur partenaire ; tout fait si vrai, si authentique, qu'on ressort de la salle de cinéma littéralement courbatu ! Magnifiquement interprété par une troupe de comédiens homogène, de Jane Fonda en "looser" lucide à Gig Young en meneur de jeux cyniquement enthousiaste en passant par Susannah York en alouette fascinée par le miroir de Hollywood.

Affiche japonaise de "On achève bien les chevaux"
Affiche française de "On achève bien les chevaux" © Boris Grinsson

On achève bien les chevaux - générique