titre original | "Flesh and Fantasy" |
année de production | 1943 |
réalisation | Julien Duvivier |
scénario | Ernest Pascal, Samuel Hoffenstein et Ellis St. Joseph |
photographie | Stanley Cortez et Paul Ivano |
musique | Alexander Tansman |
production | Julien Duvivier et Charles Boyer |
interprétation | Edward G. Robinson, Charles Boyer, Barbara Stanwyck, Betty Field, Robert Cummings, Thomas Mitchell, Charles Winninger, Anna Lee, Robert Benchley |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Jean Vidal * disait, en 1946, lors de la sortie du film : « On ne s'ennuie pas à "Obsessions". Le rythme du film est rapide, les rebondissements assez adroitement menés pour ne pas vous laisser le temps de vous demander si toutes ces histoires sont très originales. » Ce film, qui fut le préféré de Duvivier pendant sa période américaine, doit être absolument redécouvert.
* journaliste, rédacteur en chef de la revue cinématographique L'Écran français de 1945 à 1948
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Esprit universel, cinéaste visionnaire et travailleur infatigable, Julien Duvivier est un artiste sans aucune mesure.
Après un très joli "Lydia" pour Korda et un "Six destins" délectable, l'auteur de "Voici le temps des assassins" signe, avec "Obsessions", son meilleur film américain et son meilleur film fantastique !
Les rajouts de la Universal * ne gâchent rien à la totale réussite de l'entreprise.
Une invention visuelle constante, par moment sidérante (l'ouverture en hommage à Gustave Doré, l'utilisation d'images subliminales, les surimpressions surréalistes).
Le premier sketch – dans sa féerie baroque – annonce "Le Plaisir" de Max Ophüls. La partie centrale (une adaptation du "Crime de Lord Arthur Savile" d’Oscar Wilde avec un magistral Edward G. Robinson) est l’une des meilleures illustrations du ‘London Fog’ au cinéma. L’ultime histoire – marquée par l’échec et la mort (et avec un excellent Charles Boyer) – permet à Duvivier d’éviter ce qu’il déteste le plus : le happy end.
Enfin, les images ultra-contrastées et taillées à l’arme blanche par le génial Stanley Cortez (qui sortait de "La Splendeur des Amberson") parachèvent la beauté échevelée de l’ensemble.
Une merveille de cinéma.
* La Universal coupa la première histoire et demanda le rajout de segments de liaison avec Robert Benchley. Mais, jugeant le segment supprimé particulièrement brillant, le studio choisit de l’exploiter dans un film isolé. "Destiny" sortira deux ans plus tard avec une intrigue greffée à la va-vite et des reshoots d’un autre metteur en scène.