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"Nadine"

Nadine - affiche

titre original "Nadine"
année de production 1987
réalisation Robert Benton
scénario Robert Benton
photographie Néstor Almendros
musique Howard Shore
interprétation Jeff Bridges, Kim Basinger, Rip Torn

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

Scénariste de "Bonnie and Clyde" (Arthur Penn en 1967) avec son complice David Newman, Robert Benton accède à la réalisation en 1972 avec "Les rebelles viennent de l'enfer", dans lequel le jeune Jeff Bridges, qui vient de remporter un franc succès dans "La Dernière Séance" de Peter Bogdanovich, occupe le rôle principal. Après un excellent film noir ("Le chat connaît l’assassin"), il accède brutalement à la célébrité mondiale grâce à "Kramer contre Kramer", qui remporte cinq statuettes majeures, dont deux pour Benton à titre personnel (Oscar du meilleur réalisateur et Oscar du meilleur scénario adapté). Curieusement, sa carrière se poursuit sans dommage, mais sans éclat non plus.

En 1987, il est sollicité pour mettre en scène une comédie policière avec Kim Basinger, qui est alors l’une des actrices les plus recherchées d’Hollywood depuis le triomphe mondial de "9 semaines ½" (Adrian Lyne, 1986). Benton écrit lui-même le scénario se passant à Austin (Texas) dans les années 1950. Jeff Bridges rejoint le casting pour donner la réplique à miss Basinger. Un couple en instance de divorce se chamaille sans parvenir vraiment à ce que chacun renonce définitivement à l’autre. Une sombre affaire de photos érotiques confondues avec celles des plans secrets d’une autoroute va embarquer le couple dans une aventure rocambolesque qui, bien sûr, va les rapprocher et se terminer sans dommage.

Menée un peu mollement tant au niveau de l’intrigue que de la réalisation, "Nadine" montre que Robert Benton a placé sa caméra sur un plateau où il n’avait rien à faire, n’ayant visiblement aucune appétence ou disposition pour la comédie. Kim Basinger et Jeff Bridges, plutôt bien assortis, font ce qu’ils peuvent pour sauver l’entreprise, aidés par un Rip Torn tout à fait efficace. La photographie très eighties de Nestor Almendros met parfaitement en valeur les atours renversants de Kim Basinger dans cette comédie qui, vous l’aurez compris, n’a rien de renversant. Benton, qui ne tournera plus guère par la suite (cinq films), sera prudent en retournant aux films intimistes ou policiers.