« I always wished I was an orphan. Most of my favorite characters are. I think your lives are more special. – I love you, but you don't know what you're talking about. – I love you, too. »
titre original | "Moonrise Kingdom" |
année de production | 2012 |
réalisation | Wes Anderson |
scénario | Wes Anderson et Roman Coppola |
photographie | Robert D. Yeoman |
musique | Alexandre Desplat |
interprétation | Bruce Willis, Edward Norton, Bill Murray, Frances McDormand, Tilda Swinton, Jared Gilman, Kara Hayward, Jason Schwartzman, Harvey Keitel |
Le titre du film
Moonrise Kingdom est le nouveau nom que les deux jeunes protagonistes du film, Sam et Suzy, décident de donner à la baie vers laquelle ils se dirigent lors de leur fugue amoureuse. Ils la rebaptisent, parce qu'ils trouvent le nom officiel, « Goulet de marée au mile 3.25 », laid et inapproprié.
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Wes Anderson propose à chaque film la plongée dans un univers teinté des visions enfantines, qui visiblement sont restées bien ancrées dans son esprit toujours en ébullition. "Moonrise Kingdom" nous entraîne sur une île imaginaire de la Nouvelle-Angleterre devenue le royaume des scouts. Les émois amoureux d'un jeune scout orphelin, souffre-douleur de ses compagnons de chambrée, avec une autochtone, aînée d'une fratrie de trois frères, vont secouer toute la petite communauté partie à la recherche du couple en fugue.
On connaît tous la force d'un premier amour et l'incompréhension qu'il suscite chez les adultes, le plus souvent jaloux face à une harmonie dont il leur est désormais bien difficile de retrouver la magie. Les deux tourtereaux vont donc donner bien du fil à retordre à une bande d'adultes souvent pathétiques, mais toujours attendrissants, emmenée par un Bruce Willis que l'on n'avait pas vu depuis longtemps à pareille fête.
À côté de lui, Bill Murray, fidèle compagnon de route d'Anderson, Edward Norton, Harvey Keitel ou Frances McDormand semblent prendre un réel plaisir à évoluer dans des décors qui sentent bon les illustrés de notre jeunesse. Les deux adolescents sont parfaits de justesse, et leur naïve détermination rappelle parfois un vieux film de Lewis Gilbert, "Friends" (1971), où dans un contexte plus réaliste, deux adolescents décidaient de vivre jusqu'au bout leur premier amour.
L'imagerie proposée par Anderson demeure malgré tout, comme souvent chez lui, le principal argument d'un film qui pourra laisser indifférent ceux qui se refuseraient le droit à une régression infantile de moins de deux heures.
Les films de Wes Anderson © Faboolis