titre original | "Con Air" |
année de production | 1997 |
réalisation | Simon West |
interprétation | Nicolas Cage, John Malkovich, John Cusack, Ving Rhames, Steve Buscemi, Danny Trejo |
"Con Air" : que c'est con ! (la critique de Pierre)
Je le savais, que c'était tout pourri, je n'ai pas d'excuse. Je l'avais vu à l'époque, au cinéma en plus. Il fallait s'arrêter là. D'autant que la suite de la carrière du calamiteux réalisateur, Simon West, ne donnait pas envie de creuser le sujet. Mais bon, rien de tel qu'une grosse production boursouflée à la Bruckheimer pour finir un week-end...
Le pitch : Cameron Poe (Nicolas Cage), un sympathique ranger qui a purgé une peine de prison pour avoir buté un mec, est transporté dans un avion qui contient les pires prisonniers des prisons américains. Le plus "létal" d'entre eux, "Cyrus the virus" (John Malkovich, dans son plus "grand" rôle des années 90), va détourner l'avion.
Ce qui frappe, c'est le décalage entre l'intention et le résultat. L'intention, c'est semble-t-il de faire un film de "gros durs" genre "Les Douze Salopards", ce que confirme le "Sweet Home Alabama" de la B.O. et le générique de fin où on revoit les personnages les uns après les autres. Le résultat, c'est juste une grosse production Bruckheimer aussi inodore et incolore qu'une autre.
Là où ça devient franchement énervant, c'est quand le film applique à la lettre le cahier des charges de "Rock", sorti un ou deux ans plus tôt. Au bout d'une demi-heure de "Rock", Sean Connery avait un gros plan où il lançait "Welcome to the Rock". Ici, on a le même gros plan sur la Malkomerde qui lance "Welcome to Con Air". Bref, on est à fond dans l'auto-pompe.
Si, comme d'habitude, John Cusack est complètement falot, il reste un cast pas mal : Steve Buscemi en Hannibal Lecter, Danny Trejo en serial violeur et surtout Ving Rhames, qui s'en tire avec les honneurs.
Allez, ça fait passer le temps.
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
"Les Ailes de l'enfer" porte bien son nom. Imaginez un avion-cargo militaire rempli de petits frères d'Hannibal Lecter mode rednecks ! Devinez ensuite qui a eu la bonne idée de monter à bord pour rejoindre sa dulcinée au plus vite alors qu'ancien Ranger, il vient d'être libéré d'une peine de prison de sept ans récoltée suite à la mort d'un malfrat qui l'avait agressé lui et celle qui n'était pas encore son épouse lors d'un soir de permission ? Nicolas Cage, bien sûr, qui aborde en cette fin du siècle dernier, avec ce premier film de Simon West, sa période "héros indestructible" aux coupes de cheveux impossibles, à la carrure encombrante (ce fameux dos voûté), à la démarche "frankensteinienne" et aux répliques fatales. Jerry Bruckheimer assurant la production, on sait d'emblée que le film n'ira pas à Cannes.
Passons sur les invraisemblances et les clichés raffinés qui sont de mises dans le genre pour nous laisser porter par la bonne humeur générale et le sens de la dérision de la brochette d'acteurs de premier plan qui accompagne Nicolas pour ce voyage de la "mort pour rire". John Malkovich, Steve Buscemi, Colm Meany et John Cusack profitent de l'occasion qui leur est donnée pour ne pas laisser le neveu de Francis Ford Coppola cabotiner tout seul. C'est donc un festival de provocation et de baston sans aucune retenue qui égale presque dans la grâce l'inénarrable "Armageddon" avec Bruce Willis de Michael Bay, autre poète d'Hollywood, sorti un an plus tard.
On pourra donc apprécier le film si, comme ses acteurs, on ne prend pas l'affaire trop au sérieux. Mais à cette seule condition. Cage fera souvent beaucoup moins drôle par la suite, mais toujours avec la même application. Et c'est pour ça et tous ses autres défauts qu'on l'aime. Nicolas Cage, c'est un peu notre voisin de palier qui sauve le monde.