titre original | "Gabriel Over the White House" |
année de production | 1933 |
réalisation | Gregory La Cava |
scénario | Carey Wilson |
photographie | Bert Glennon |
musique | William Axt |
production | William Randolph Hearst et Walter Wanger (non crédités) |
interprétation | Walter Huston, Karen Morley, Franchot Tone, Arthur Byron, Dickie Moore, C. Henry Gordon, David Landau, Samuel S. Hinds |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Le plus délirant des films de politique-fiction jamais tournés, "Le Président dictateur" est l'œuvre du méconnu Gregory La Cava. Dans ce film d'un rare insolite, les auteurs soufflent à l'oreille du président Roosevelt, récemment élu, quelques trucs pour résoudre les difficultés dans lesquelles est plongée l'Amérique. Pourquoi ne ferait-il pas ce que fait dans le film Judson Hammond, superbement incarné par Walter Huston ? [...] Roosevelt ne fut pas aussi radical que le fictif Hammond mais il mit bel et bien les chômeurs au travail, son FBI liquida une paire de gangsters notoires, et il contribua au rétablissement de la paix (même s'il fallut pour cela en passer par une guerre mondiale !). Petit détail amusant : "Le Président dictateur" fut produit au sein de la MGM à l'insu du grand patron Louis B. Mayer. Ce dernier fut offusqué de voir l'archange Gabriel en personne voter démocrate alors que lui était républicain. Il retarda la sortie du film puis se résigna à le laisser voler de ses propres ailes. Le film fut très bien accueilli par la critique. Cela le consola-t-il ?
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
Ce film très curieux, célèbre pour les "solutions" radicales qu'il proposait à divers problèmes politiques et sociaux, fut produit par Walter Wanger à l'instigation de William Randolph Hearst qui avait décidé de soutenir Roosevelt. En fait, il est impossible de déchiffrer un discours politique cohérent, tant elle manque de point de vue, dans cette histoire d'un politicien cynique et corrompu qui accède à la présidence et, à la suite d'un accident, a une "vision" de l'ange Gabriel et se lance dans une série d'initiatives ultra-radicales dont nous ne saisissons jamais si elles nous sont présentées comme admirables ou dangereusement dictatoriales.

David Da Silva, éditions LettMotif