titre original | "Le Mans" |
année de production | 1971 |
réalisation | Lee H. Katzin |
scénario | Harry Kleiner |
photographie | René Guissart Jr. et Robert B. Hauser |
musique | Michel Legrand |
production | Jack N. Reddish |
interprétation | Steve McQueen, Siegfried Rauch, Elga Andersen |
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Objet étrange ne répondant en rien à un produit standard de consommation de masse.*
L'intrigue est inexistante et les personnages restent pratiquement muets le temps de la projection. Les voitures géantes s'apparentent à des monstres mécaniques antédiluviens et la veuve blonde dégage un sentiment de souffrance intérieure intense.
Le circuit fut loué pendant trois mois, mais bien après la course de juin 1970. En résultent des scènes dramatiques austères, sous un temps gris et finement pluvieux.
Insatisfaisant pour les producteurs, pour la superstar et pour un public désorienté, "Le Mans" sombra corps et âme lors de sa sortie.
La restauration pour le marché vidéo de cette œuvre inclassable (ni fiction, ni documentaire) permet d'apprécier le travail réalisé sur l'événement lui-même : réveil des spectateurs dans les campings avoisinants, soirée au restaurant- snack improvisée, parc d'attraction pour tuer le temps et sieste à deux pas de la piste de course... Autant de témoignages historiques et sociologiques d'une France des années 70 disparue pour toujours.
La fin, finalement raccord avec les exigences du Nouvel Hollywood, participe elle aussi au ton insolite de l'ensemble.
Mythifié et sacralisé par des moyens cinématographiques énormes, Steve McQueen apparaît plus mythique que jamais.
Une œuvre expérimentale - parfois ennuyeuse - mais dégageant une tristesse et un ton élégiaque étonnants.
* voir le documentaire "Steve McQueen: The Man & Le Mans" de Gabriel Clarke et John McKenna (2015)
Le saviez-vous ?
L'ancien Premier ministre français François Fillon a été figurant dans le film. À l'époque, il n'avait que 17 ans, mais avait déjà une passion pour les sports automobiles.
La critique de Grégory Joulin