Le pendant du "Hurlements" de Joe Dante
titre original | "An American Werewolf in London" |
année de production | 1981 |
réalisation | John Landis |
scénario | John Landis |
maquillage | Rick Baker |
interprétation | Griffin Dunne, David Naughton |
récompense | Oscar du meilleur maquillage |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Nouvel avatar du loup-garou avec des maquillages et des effets spéciaux éblouissants dus à Rick Baker.
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Depuis 1978 et la sortie de son deuxième film "American college", John Landis est devenu un réalisateur qui compte dans le genre très prisé à l'époque de la comédie potache adolescente dite de "campus". "Les Blues Brothers" sorti en 1980 est un triomphe, et après la mort tragique de John Belushi deux ans plus tard, il acquiert le statut de film culte.
Autant dire que Landis n'a aucun problème pour convaincre la Universal de le laisser réaliser un scénario écrit par ses soins à l'âge de 19 ans, qui ressuscite le mythe du loup-garou. La proposition est d'autant plus alléchante que le studio spécialiste du genre épouvante dans les années 1930 avait, dans ses tiroirs, une version réalisée en 1941 par George Waggner avec Lon Chaney Jr. dans le rôle titre. C'était donc l'occasion rêvée de bénéficier de la popularité toute fraîche de John Landis et des récents progrès des effets spéciaux pour se refaire une crédibilité dans le genre.
Direction donc le nord de l'Angleterre pour confronter deux jeunes touristes insouciants, incarnés par David Naughton et Griffin Dunne, à la menace qui rode toujours sur la lande brumeuse depuis que Conan Doyle y a placé le chien des Baskerville. L'humeur potache des films précédents de John Landis est toujours présente, mais il la confronte cette fois-ci au phénomène du loup-garou via les formidables maquillages de Rick Baker (un Oscar pour le film en 1982) qui, parallèlement à son disciple Rob Bottin officiant au même moment sur "Hurlements" de Joe Dante, va nous livrer l'une des plus mémorables séquences de lycanthropie, que le réalisateur a la formidable idée d'accompagner du standard de la ballade romantique, "Blue Moon" (Richard Rodgers et Lorenz Hart en 1934), remis au goût du jour en 1961 par The Marcels.
Ceux qui ont eu la chance de voir les deux films à leur sortie en 1981 gardent en mémoire l'effet de stupeur provoqué par le bond technologique accompli par ces deux génies du maquillage, attrait majeur incontestable de ces petites perles du film d'horreur.
Comme Joe Dante, John Landis ne prend pas son histoire très au sérieux et l'agrémente de nombreux clins d'œil plutôt bienvenus, que la présence de la très accorte Jenny Agutter agrémente au mieux.
Après les terrifiants "L'Exorciste" et "Halloween", qui ont révolutionné et ravivé le genre horrifique au cours de la décennie précédente, John Landis et Joe Dante rappellent qu'horreur et dérision peuvent donner un mélange sympathique, à la condition de veiller comme le lait sur le feu au dosage pour garder le bon équilibre. Avis aux amateurs.
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