titre original | "The Russia House" |
année de production | 1990 |
réalisation | Fred Schepisi |
scénario | Tom Stoppard, d'après John le Carré |
musique | Jerry Goldsmith |
interprétation | Sean Connery, Michelle Pfeiffer, Roy Scheider, James Fox, John Mahoney, Klaus Maria Brandauer |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Un séduisant suspense signé le Carré.
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
Remarquable film d'espionnage, très sous-estimé, où l'on retrouve les enchevêtrements politiques, l'absurde quotidien de John le Carré, dont c'est peut-être la meilleure adaptation à l'écran.
La mise en scène de Fred Schepisi, par d'incessants mouvements d'appareil en longues focales, de brusques changements de point de vue, des rapports de plans qui ne paraissent obéir à aucune règle, fait sourdre de manière oblique, implacable, une atmosphère de paranoïa, de perpétuelle instabilité, de voyeurisme : on a l'impression que les personnages sont sans cesse épiés, manipulés.
L'absence totale d'esbroufe, de clinquant publicitaire contribue à faire du film une réflexion sur le cinéma, et le rapport moral au récit.
Sean Connery est une nouvelle fois excellent, tout comme Michelle Pfeiffer, qui parle anglais avec un accent russe totalement convaincant et parvient même à rougir comme une actrice soviétique.
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Du beau, du grand cinéma américain.
Dans un monde de surveillances, d'écoutes, de manipulations et de mensonges, un éditeur vaguement alcoolique et faussement cynique découvre, à 60 ans, l'Amour. C'est, certainement, le vrai sujet du film.
La narration, originale, accentue l'ambition d'une production qui se refuse à répondre aux innombrables clichés du genre et à ceux du film à stars.
Les plans finement composés en 2.35 laissent apparaître l'immensité d'un pays exsangue après la chute du communisme, le réalisme des extérieurs apportant une véracité historique signifiante.
Le casting, remarquable, laisse à chaque acteur la possibilité de jouer finement sa partition (James Fox excellent, Klaus Maria Brandauer brillant en romantique déçu et Roy Scheider impérial en grand patron faussement inhumain).
Dans une démythification volontaire de son légendaire 007, Sean Connery apporte une chaleur et une humanité particulièrement émouvantes. Sa déclaration d'amour à la sublime Katya reste un moment unique dans la carrière de cette immense star.
Michelle Pfeiffer est merveilleuse de féminité et de vulnérabilité.
Film d'espionnage magistral, mais surtout très beau film d'amour.
Partition romanesque et inspirée du maestro Goldsmith.
Le générique de "La Maison Russie"