La Belle et la Bête
titre original | "King Kong" |
année de production | 1976 |
réalisation | John Guillermin |
photographie | Richard H. Kline |
musique | John Barry |
production | Dino De Laurentiis |
interprétation | Jessica Lange, Jeff Bridges, Ed Lauter, Charles Grodin, John Randolph, René Auberjonois |
récompense | Oscar des meilleurs effets visuels pour Glen Robinson (ex æquo avec "L'Âge de cristal") |
suite | "King Kong 2" de John Guillermin, 1986 |
version précédente | "King Kong" d'Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper, 1933 |
versions suivantes | • "King Kong" de Peter Jackson, 2005 |
• "Kong: Skull Island" de Jordan Vogt-Roberts, 2017 |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Remake du film précédent. Moyens considérables en plus, mais poésie en moins.
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Deux clans : pour certains (les plus nombreux), une grosse machine à fric avec kitch involontaire et effets spéciaux super ringards, un navet sans intérêt et ridiculement petit face au chef-d’œuvre (raciste) de Cooper et Schoedsack ; pour les autres, une merveille seventies !
Bridges en jeune premier (très poilu) est convaincant et très investi, Charles Grodin (en caricature grinçante du capitalisme américain) est splendide et vole toutes les scènes où il apparaît. De très bons second rôles aussi avec René Auberjonois et le toujours génial John Randolph. Ed Lauter, tronche de travers par excellence, apporte la petite touche seventies indispensable.
Guillermin manie avec force le 2.35 et offre une belle succession de scènes d’anthologie (la découverte de la muraille, la scène où les indigènes droguent Jessica avant de l’offrir au singe, le final sur le World Trade Center). Le mélange de conte fantastique et de film catastrophe fonctionne à merveille. Les extérieurs à Hawaii (très bien photographiés par Richard H. Kline) ne raccordent strictement jamais avec les décors tristes et dépouillés du repère de Kong, les transparences sont immondes (incroyable ratage de la chute de Jessica rattrapée par la main de Kong !) et le gorille évolue le plus souvent à travers de larges décors en carton. Eh bien, de tout cela, on se fiche royalement !!!
C’est la version la plus passionnée et la plus érotisée de King Kong. La faute à Jessica Lange et John Barry ! Lange (nom prédestiné) est stupéfiante de beauté et de sensualité : l’actrice apporte au film une dimension érotique qui manque à toutes les autres adaptations. Pour anecdote, De Laurentiis refusa Barbra Streisand et humilia Meryl Streep lors du casting. Le producteur déclarant à la presse qu’il recherchait « la plus belle femme du monde ». La partition (absolument sublime) de John Barry ne fait que renforcer, avec majesté, la beauté ténébreuse de cette tragique histoire d’amour.
Pour les vrais amoureux, un peu déviants, des années 70, un grand classique !
La chronique de Gilles Penso