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"Kalidor : La Légende du talisman"

Sous-conanerie ?

Kalidor la légende du talisman - affiche

titre original "Red Sonja"
année de production 1985
réalisation Richard Fleischer
scénario d'après le personnage de « Sonja la rouge » créé par Robert E. Howard en 1934
photographie Giuseppe Rotunno
musique Ennio Morricone
interprétation Arnold Schwarzenegger, Brigitte Nielsen, Sandahl Bergman

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

Quand on connaît le passé glorieux de Richard Fleischer, on peut trouver dommage de le voir terminer sa somptueuse carrière sur un tel film. D’un autre côté, on peut se dire que s’il n’avait pas été là, les choses n’auraient pas tourné d’une si agréable manière.

D’accord, ce n’est pas un bon film au sens conventionnel du terme : acteurs aussi charismatiques qu’un champ d’endives, scénario tenant sur un timbre-poste et décors en carton pâte, ce métrage porte en lui tous les ingrédients du nanar à la sauce De Laurentiis. Mais justement, c’est tout ça réuni qui en fait le charme.

Voir Schwarzy déclamer ses dialogues avec la voix française d’Harrison Ford est pour le moins sympathique. Quant à Brigitte Nielsen, on se demande bien, en dehors d’une plastique irréprochable, comment elle a pu un jour mettre les pieds sur un plateau de cinéma. Ah si, j’oubliais, elle a été un temps (très court) Madame Stallone. Le seul qui se tire d’affaire est Paul Smith, qui joue une sorte de Sancho Panza très sympathique.

La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains

L'histoire de l'art est parsemée de splendeurs maudites, de trésors bafoués que seul l'écoulement inexorable du temps a su transcender. "La Ronde de nuit", l'œuvre entière du Greco, certaines créations de Mahler...

Coincé au milieu de la pire décennie du cinéma américain, "Kalidor, la légende du talisman" (en fait "Red Sonja") végète depuis trop longtemps. Un nanar ? Non. Plutôt une série B crépusculaire. Ascétique.

Fleischer clôture, avec cette commande, un travail considérable entrepris sur le CinemaScope avec une série de chefs-d'œuvre réalisés au début du format ("Les Inconnus dans la ville", "La Fille sur la balançoire", "Les Vikings"...).

L'interprétation est désastreuse (même si Brigitte Nielsen donne le maximum de ses compétences…) et Arnold S. est aussi médiocre que d'habitude. Les décors sont en carton et les trucages optiques rappellent les transparences des années 50.

Les décors naturels sont une succession de plaines désertiques, de paysages montagneux ou de sous-bois aux couleurs automnales.

Le film cite "Les Chevaliers de la Table ronde" de Richard Thorpe (premier film en CinemaScope de la MGM) et parodie volontairement "Conan". On pense aux 'peplums italiens' inhalant un délectable Bis foireux (cf. Arnold reprenant la scène où Gordon Mitchell supporte de sa force herculéenne une poutre tombante *).

Mais la beauté de certains plans (Fleischer revenant vers son goût des compositions en CinemaScope) et l'aspect incroyablement désuet de l'ensemble font de cette minuscule production italienne un petit objet sympathique.

Petite partition chevaleresque et colorée du maestro Morricone.

* "Maciste contre le cyclope" ("Maciste nella terra dei ciclopi", 1961)

La presse de l'époque

Extraits de la critique de Alain Garsault publiée dans le no 300 de la revue Positif (février 1986)

Richard Fleischer n'a pas perdu tout talent [...] Ce sont les costumes, ce sont les décors que l'on remarque d'abord [...] La mise en scène leur assigne une fonction sans négliger leur aspect esthétique : décors, costumes et photos sont intégrés dans le récit.
Richard Fleischer fait qu'un mouvement d'appareil possède une nécessité dramatique en même temps qu'il révèle un élément plastique. On mesure sa maîtrise si on la compare au travail d'un David Lynch qui, pour "Dune", ne sut, dans les mêmes conditions de production, ni créer de mouvement ni laisser apprécier les décors. C'est bien à Richard Fleischer que "Kalidor" doit de ne pas tomber dans l'esthétisme, de présenter une harmonie, de conserver une tension [...] Il ne peut faire que les défauts ne subsistent. Les plus évidents sont au nombre de trois : la platitude du scénario, le vide des personnages, l'insignifiance de Brigitte Nielsen.

Kalidor la légende du talisman

Kalidor la légende du talisman - générique

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