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"Into the Wild"

« Happiness only real when shared »

Into the Wild - affiche

titre original "Into the Wild"
année de production 2007
réalisation Sean Penn
scénario Sean Penn, d'après "Voyage au bout de la solitude" de Jon Krakauer (1996)
photographie Eric Gautier
musique Michael Brook, Kaki King et Eddie Vedder
interprétation Emile Hirsch, Marcia Gay Harden, William Hurt, Catherine Keener, Vince Vaughn, Kristen Stewart, Hal Holbrook, Bart the Bear II

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

Quatrième film en qualité de réalisateur de Sean Penn venant après le magnifique "The Pledge" déjà vieux de sept ans. Sean Penn confirme ici qu’il choisit avec soin et passion ses sujets plutôt que de « tâcheronner » pour engranger les dollars. Son récit de l’aventure de ce jeune homme découvert mort après avoir rompu les amarres pour s’en aller vivre en Alaska au contact de la nature est d’une beauté formelle remarquable. Bien sûr, les images viennent renforcer le propos, mais l’essentiel se trouve ailleurs, dans les relations entre un fils et ses parents. Sujet récurrent chez Sean Penn qui, comme John Cassavetes, sonde le tréfonds des relations au sein du couple ou de la cellule familiale.

Car finalement, ce long périple, inspiré de l’histoire réelle de Christopher McCandless, s’avère être en réalité une fuite « subie », résultat d’un lent cheminement intellectuel chez un jeune homme qui n’a pas supporté le conformisme de ses parents et leurs déchirements perpétuels. Un tel spectacle repassé à longueur de temps pendant les années si cruciales de votre construction personnelle peut facilement vous amener à penser que la vraie vie se situe hors des hommes. Après l’ultime concession de l’obtention de son diplôme, Christopher largue les amarres et part à l’aventure comme d’autres avant lui. Sur sa route, il découvre la vie et commence à se construire autrement, grâce à des parents de fortune comme ce couple de hippies ou ce vieil homme joué par le très attendrissant Hal Holbrook autrefois spécialisé dans les rôles de juge ou d’homme politique influent.

Comme le jeune homme, le film est optimiste, et l’on se dit qu’après avoir touché au but de sa quête initiatique, il va revenir à la civilisation et se tracer un chemin parmi ses semblables dont il a pu comprendre au fil de ses rencontres toutes les nuances et la difficulté à être sur cette terre. En rien ce jeune homme n’est suicidaire, et on peut l’envier d’avoir pu commencer sa vie d’homme par un tel voyage. Malheureusement, alors qu’il a mené jusqu’alors ses affaires avec la plus grande prudence, il va apprendre à ses dépends et de manière définitive que la nature peut être aussi dangereuse que les hommes.

Somptueux. Sur un tel sujet, tomber dans le larmoyant guette à tout moment le réalisateur un peu trop enclin à vouloir séduire son public ou à appuyer sa démonstration. Penn, lui, a su garder le recul nécessaire et la grâce pour faire de son récit un long poème dédié à cet âge merveilleux que peut être la post-adolescence quand on se croit encore indestructible.

Bestiaire hollywoodien

L'ours de "Into the Wild" est interprété par le successeur du fameux Bart the Bear (surtout connu comme l'ours du film de Jean-Jacques Annaud, mais qui a également figuré à l'affiche de "Légendes d'automne", "L'Armée des 12 singes", "À couteaux tirés" et "Terrain miné"). Appelé Bart the Bear II ou Little Bart, cet ours brun né en 2000 a commencé sa carrière au cinéma en 2001. Il est mort en 2021, cinq ans après son dernier tournage, celui de "Peter et Elliott le dragon".

Il fait partie, avec son prédécesseur Bart, de ces animaux célèbres pour avoir tourné dans des films, comme le chien-loup Jed, croisement entre un loup et un malamute de l’Alaska ("The Thing", "Natty Gann" et surtout "Croc-Blanc").

Into the Wild
L'autobus International Harvester K-5 de 1946 du film © Jesús Prudencio

Into the Wild - générique