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"Instincts meurtriers"

Instincts meurtriers - affiche

titre original "Twisted"
année de production 2004
réalisation Philip Kaufman
scénario Sarah Thorp
photographie Peter Deming
musique Mark Isham
interprétation Ashley Judd, Samuel L. Jackson, Andy Garcia, David Strathairn

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

"Instincts meurtriers" est le dernier long métrage de la douzaine qu’aura réalisée Philip Kaufman, qui s’était fait remarquer en 1978 avec "L’Invasion des profanateurs", remake très réussi du film de Don Siegel inspiré du roman de Jack Finney et sorti en 1956. En 1983, il atteint l’apogée de sa carrière avec "L’Étoffe des héros", relatant les premiers pas de la conquête spatiale américaine. Puis, sans que l’on comprenne très bien pourquoi, son inspiration faiblit, ne donnant plus une ligne directrice très claire à son travail.

"Instincts meurtriers", qui tente de relancer la carrière d’Ashley Judd un peu encalminée après des débuts très prometteurs, doit aussi permettre à Andy Garcia et Philip Kaufman de rebondir. Le scénario original fait d’une jeune inspectrice de police ambitieuse (Ashley Judd), récemment promue à la brigade criminelle de San Francisco, la cible d’un tueur en série, qui élimine tous les hommes qui approchent de trop près une jeune femme à la libido insatiable. On s’apercevra très vite que le joli minois à la Judy Garland que prête Ashley Judd à Jessica Shepard, cache des tourments intérieurs, liés au passé trouble d’un père lui-même inspecteur de police avant de se suicider. Dans la lignée esthétique très papier glacé des thrillers des années 1990, le film n’arrive pourtant pas à convaincre à force d’accumuler tous les poncifs du genre sans parvenir à les articuler harmonieusement. Les retournements de situation sont de fait souvent attendus.

Le tout déteint négativement sur le jeu des acteurs, qui peinent à convaincre, notamment Andy Garcia, qui avait pourtant été quelques années auparavant une valeur sûre dans le domaine du thriller ("Affaires privées" en 1990, "Dead Again" en 1991, "Jennifer 8" en 1992, "Dernières heures à Denver" en 1995) et qui, ne semblant pas trouver sa place, appuie ses effets plus que de mesure. On ne parlera pas de Samuel L. Jackson, qui frôle la surchauffe dans le twist final.

Reste Ashley Judd, dont la sensualité de femme-enfant parvient à sauver cette production qui n’a certainement pas dû convaincre Philip Kaufman qu’il s’était remis sur de bons rails.