titre original | "Trouble in Paradise" |
année de production | 1932 |
réalisation | Ernst Lubitsch |
scénario | Samson Raphaelson, d'après la pièce "The Honest Finder" ("A Becsületes Megtaláló") d'Aladár László (1931) |
photographie | Victor Milner |
musique | W. Franke Harling |
production | Ernst Lubitsch |
interprétation | Miriam Hopkins, Kay Francis, Herbert Marshall, Charles Ruggles, Edward Everett Horton, C. Aubrey Smith, Robert Greig |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Un Lubitsch de haut vol : ton raffiné, interprétation élégante, délicieux amoralisme, mise en scène limpide et directe, bref le sommet de la "Lubitsch touch".
Extrait de l'ouvrage Les Films de ma vie de François Truffaut
Dans "Trouble in Paradise", Edward Everett Horton, au cours d’un cocktail, regarde Herbert Marshall d’une manière soupçonneuse. Il se dit qu’il a vu cette tête-là quelque part. Nous savons, nous, que Herbert Marshall est le pickpocket qui, au tout début du film, a assommé pour le voler le pauvre Horton dans une chambre de palace à Venise. Alors, il faut bien qu’à un certain moment, Horton se souvienne et dans ce cas, neuf cinéastes sur dix, tas de fainéants, que faisons-nous presque toujours ? On montre le type qui dort dans son lit et, la nuit, au milieu de son sommeil, se réveille et se tape sur le front : "Ça y est ! Venise ! Ah, le salaud !" Qui est le salaud ? Celui qui se contente d’une solution aussi arbitraire. Ce n’est pas le cas de Lubitsch, qui se donne un mal de chien, qui se saigne aux quatre veines et qui va mourir vingt ans trop tôt. Voilà ce que fait Lubitsch, il nous montre Horton fumant une cigarette, se demandant visiblement où il a bien pu rencontrer Herbert Marshall, tirant encore sur sa cigarette, réfléchissant, puis écrasant son mégot dans un cendrier argenté en forme de gondole... Plan sur le cendrier-gondole, retour sur le visage... retour vers le cendrier... Gondole. Venise. Nom de Dieu, Horton a compris et maintenant, c’est le public qui se gondole.
Pour une cinémathèque idéale
"Haute pègre" fait partie de la liste "100 films pour une cinémathèque idéale" établie en 2008 et éditée en livre par les éditions des Cahiers du cinéma. Il y figure à la 61e place.