Magnifique thriller au titre symbolique
titre original | "Dead of Winter" |
année de production | 1987 |
réalisation | Arthur Penn |
interprétation | Mary Steenburgen, Roddy McDowall, Jan Rubes |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Un diabolique suspense à la Boileau-Narcejac, qui fait penser à "My Name Is Julia Ross" de Joseph Lewis. Certes, le scénario est bourré d'invraisemblances, mais le métier de Penn fait tout passer.
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Au sein de la filmographie d'Arthur Penn, plutôt classé dans la catégorie des cinéastes intellectuels à la filmographie parcimonieuse (treize longs métrages en trente ans de carrière), "Froid comme la mort", qui se situe en toute extrémité, fait assurément figure de parent pauvre. Certains esthètes reprochent sans doute au réalisateur de "Miracle en Alabama" (1962), "La Poursuite impitoyable" (1966), "Bonnie and Clyde", "Little Big Man" ou encore "Georgia" de s'être abaissé au film de genre de série B.
Le projet conçu par Marc Shmuger, un ami du fils d'Arthur Penn (Matthew Penn) qui devait lui-même le réaliser, était à l'arrêt quand Alan Ladd Jr, producteur de la MGM, demanda à Arthur Penn de sauver l'entreprise. Remake d'un film de Joseph H. Lewis ("My Name Is Julia Ross") datant de 1945, "Froid comme la mort" s'avère être en réalité un thriller tout à fait roboratif, s'appuyant sur la soif de réussite d'une actrice en galère, qui accepte imprudemment de s'engager dans un projet aux contours très flous qui va la conduire aux confins de la folie et de la mort.
Quelques invraisemblances et boursouflures sont certes à déplorer pour que l'on puisse parler d'une réussite totale, mais le trio composé par Mary Steenburgen gracile à souhait, Jan Rubes onctueux au possible et Roddy MacDowall halluciné comme pas permis, suffit largement à notre bonheur dans cette luxueuse demeure enfouie sous la neige de l'Ontario. On passe donc un bon moment en se plaisant à penser que le très raffiné Arthur Penn pouvait aussi mettre les mains dans le cambouis.
On notera au passage un clin d'œil à Malcolm McDowell, l'époux d'alors de Mary Steenburgen, dont une photographie passe entre les mains de l'horrible psychiatre interprété par le génial Jan Rubes.