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"Frantic"

Danger. Desire. Desperation.

Frantic - affiche

titre original "Frantic"
année de production 1988
réalisation Roman Polanski
scénario Roman Polanski et Gérard Brach
musique Ennio Morricone
interprétation Harrison Ford, Betty Buckley, Emmanuelle Seigner, Dominique Pinon, Yves Rénier, John Mahoney

La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains

Deux lectures. La première : un habile remake de l’excellent "Si Paris l’avait su", un petit film commercial pour se remettre de l’échec tonitruant de "Pirates". Une autre : un homme seul recherche la femme aimée. Harrison Ford superbement investi dans un contre-emploi fascinant, Polanski démythifiant radicalement le machisme fordien.

Le Paris de l’auteur du "Locataire" est une mégalopole sordide et inquiétante. Voitures carrées, terroristes moustachus, dealer repoussant, parkings sombres... On y retrouve même le commissaire Moulin (archétype du beauf de droite cher à TF1).

Le héros de "Frantic" croisera sur sa route le double inversé de sa femme. Jeune, droguée, imprévisible, ce sera l’ange tentateur qui mènera l’homme à travers le labyrinthe mortel des frustrations. En femme-enfant provocante, Emmanuelle Seigner est éblouissante de jeunesse, de beauté et de sensualité, Polanski augmentant la tension en parsemant son film de scènes érotiques : pratiques buccales dans hall d’immeuble, danse torride dans une boite de nuit...

Le final tragique se solde par la mort de celle qui incarnait la transgression, la liberté. Avant le générique final, la caméra s’élève vers un triste coucher de soleil, et on ne sait si le héros parviendra à oublier cette figure vibrante de l’amour et de la vie.

Peut-être le film le plus humain et le plus poignant de Polanski.

Partition bouleversante d’Ennio Morricone.

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Un suspense à la Hitchcock avec un très bon point de départ : la disparition subite de la femme du médecin. Mais on sombre ensuite dans la routine malgré quelques détails insolites. Pas du grand Polanski.

Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon

Face aux deux réussites éclatantes que sont "Chinatown" et "Rosemary's Baby", "Frantic" déçoit quelque peu. Est-ce à cause du cadre parisien, d'un scénario trop ouvertement hitchcockien ? Toujours est-il que le film, après un démarrage prometteur, ressemble rapidement à un pastiche, reprenant les thèmes et figures des œuvres précédentes, mais pour les citer, les recenser administrativement. Le dérapage initial (la disparition de la femme d'Harrison Ford) brillamment mis en scène ne débouche que sur une pauvre histoire d'espionnage, la boîte de Pandore ne contient aucun secret. L'ombre et le mystère ne sont pas au rendez-vous.

Couverture du numéro d'avril 1988 des Cahiers du Cinéma
Frantic - affiche polonaise
Affiche polonaise de "Frantic" © Jakub Erol

Frantic - générique

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