titre original | "The Equalizer" |
année de production | 2014 |
réalisation | Antoine Fuqua |
scénario | d'après la série télévisée éponyme américaine de Michael Sloan et Richard Lindheim |
photographie | Mauro Fiore |
interprétation | Denzel Washington, Bill Pullman, Chloë Grace Moretz |
suite | "Equalizer 2", Antoine Fuqua, 2018 |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Antoine Fuqua, à qui Denzel Washington doit son Oscar pour "Training Day", retrouve l'acteur pour un thriller inspiré d'une série des années 80. Robert McCall alias The Equalizer est un ancien agent des services secrets américains à la retraite qui tente d'oublier la mort de sa femme en lisant les cent livres qu'elle avait entrepris de lire avant de mourir s'arrêtant au numéro 91.
Notre héros, que l'on sent malgré tout l'esprit toujours en éveil, passe donc ses soirées à lire tranquillement dans un bar que l'on croirait sorti d'un tableau d'Edward Hopper, après ses journées passées comme manutentionnaire dans une grande surface de bricolage, où il est le bon pote de tous ses collègues de travail, dont un en particulier qu'il aide à maigrir pour réussir son examen de gardien de la paix.
L'image d'Epinal du mercenaire revenu de tout a été largement étalée par Fuqua via un Denzel Washington qui n'aime rien tant qu'afficher son regard rempli de "zénitude". Mais on finit toujours par réveiller un agent secret en sommeil. Ce sera une jeune prostituée russe (Chloé Grace Moretz) à la dérive qui sera la mèche qui remettra en marche la véritable machine à tuer qu'est resté l'agent McCall.
Antoine Fuqua n'innove en rien, cherchant l'efficacité à tout prix, ne reculant devant aucune invraisemblance, ni aucun raccourci parfois douteux. Le film, excellemment filmé, est plutôt agréable à regarder si l'on parvient à garder le recul nécessaire devant ce déferlement de violence.
Malheureusement, on peut craindre que certains adolescents s'imaginent que ce jeu de massacre pourtant souvent cartoonesque leur indique une voie à suivre dans le règlement de leurs conflits personnels. On touche ici à la limite de ce type de films qui finit par brouiller, pour un public non averti et gavé de jeux vidéos, la frontière entre la fiction et la vraie vie.