Du silence et des ombres, film américain de Robert Mulligan, 1962

Du silence et des ombres - affiche

titre original	"To Kill a Mockingbird"
année de production	1962
réalisation	Robert Mulligan
scénario	Horton Foote, d'après le roman "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" de Harper Lee (1960)
photographie	Russell Harlan
musique	Elmer Bernstein
production	Alan J. Pakula
interprétation	Gregory Peck, John Megna, Frank Overton, Ruth White, Brock Peters, Paul Fix, Robert Duvall, Mary Badham, Phillip Alford

récompenses	• Oscar du meilleur acteur pour Gregory Peck
	• Oscar du meilleur scénario adapté
	• Oscar de la meilleure direction artistique pour un film en noir et blanc pour Alexander Golitzen, Henry Bumstead et Oliver Emert

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Un Oscar pour Peck, et mérité. Un bon film sur les problèmes du sud des États-Unis dans les années trente.

Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon

Dans une petite ville du Sud, en 1932, un avocat veuf élève ses enfants et défend un Noir faussement accusé de viol. Généreux et sentimental. Une atmosphère attachante.

Extrait de la chronique du 31 août 2011 de Bertrand Tavernier

Dans les excellents bonus qui accompagnent le dvd de "Du silence et des ombres", j’ai appris que contrairement à ce que je pensais, tous les studios avaient refusé d’acheter le livre magnifique de Harper Lee (traduit récemment en France : "Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur"). Mulligan avoue que le projet n’était pas populaire : pas d’action, pas de violence, aucune victoire du héros, pas d’histoire d’amour, beaucoup de scènes éparses. Horton Foote dit qu’il a travaillé sur le scénario avec Pakula qui a proposé de condenser l’histoire sur une année. Mulligan parle de la distribution et insiste sur le fait que les deux enfants viennent de la même ville (Birmingham) et de la même rue.
Il faudrait insister sur le travail très inventif et juste du décorateur Henry Bumstead (avec Alexander Golitzen, mais Mulligan ne parle que de Bumstead) qui créa Maycomb en combinant le backlot d’Universal avec une petite ville de la San Fernando Valley qui allait être détruite. Il replaça les maisons qui ressemblaient aux maisons sudistes de l’époque. Celles de Monroeville et autres villes avaient été transformées par l’action de Roosevelt qui amena l’électricité, l’eau courante. Mulligan ne trouvait que des maisons avec des tuyaux, des fils électriques, des rues goudronnées (en 35 pour Monroeville) et ces maisons ne ressemblaient pas du tout à celles décrites par Harper Lee.
Autres contributeurs : Elmer Bernstein dont la musique est magnifique et Stephen Frankfurt pour le magnifique générique. C’est Kim Stanley (l’admirable actrice de "La Déesse" de John Cromwell, impossible à trouver en France) qui prête sa voix à Scout adulte.
Gregory Peck s’engagea très tôt dans le film après que James Stewart l’ait refusé parce que trop libéral et susceptible de créer des controverses.
On voit Harper Lee dans un des films sur Capote, "Truman Capote". Elle en est un des personnages principaux et était jouée par Catherine Keener.
Ce film est un exemple d’une production menée avec le seul souci de respecter l’œuvre initiale, de la servir, de ne pas l’édulcorer. Il y a un vrai refus de se soumettre aux diktats du studio qui voulait Rock Hudson : Pakula et Mulligan imposent Horton Foote, refusent des vedettes pour les rôles secondaires. C’est un vrai travail d’amour.

Robert Mulligan et Alan J. Pakula

"Du silence et des ombres" est la deuxième collaboration du réalisateur avec le producteur, après son tout premier film "Prisonnier de la peur" (1957). Suivront cinq autres films : "Une certaine rencontre" (1963), "Le Sillage de la violence" (1965), "Daisy Clover" (1965), "Escalier interdit" (1967) et "L'Homme sauvage" (1968). Pakula ne produira ensuite que ses propres réalisations, lorsqu'il passera à la mise en scène avec "Pookie" (1969).